En organisant, mi-février, son premier congrès de la Protection maternelle et infantile (PMI), la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a souhaité réunir tous les acteurs du secteur autour d’un seul et même projet : comment mieux protéger en Guyane ?

Texte Sarah Balay – Photo CTG

Nos efforts doivent surtout être concentrés sur la réduction des disparités sur le territoire

Josiane Dupré, directrice administrative de la PMI et de la promotion de la santé

Pourquoi l’organisation de cet événement de la CTG était-elle nécessaire ?

Josiane Dupré, directrice administrative de la PMI de Guyane : L’organisation de ce 1er congrès de la Protection maternelle et infantile (PMI), du 14 au 16 février, à Cayenne, émane d’une volonté politique forte. Pour sa mise en place, nous avons travaillé de concert avec les élus, notamment la vice-présidente de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Patricia Saïd, chargée de la santé et de la solidarité. Séduite par son caractère innovant et convaincue de son intérêt pour améliorer les questions de prévention et de la petite enfance, Patricia Saïd a impulsé une véritable dynamique autour de cet événement majeur pour la santé en Guyane. Les enjeux sont, en effet, de taille pour notre territoire : en matière de santé périnatale, les grossesses précoces et les IVG (interruptions volontaires de grossesse), sont importantes. La couverture vaccinale est également hétérogène entraînant une vulnérabilité de certaines populations face aux maladies infectieuses. Sans oublier une croissance exponentielle de la population avec 8 000 naissances par an.

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Josiane Dupré, directrice administrative de la PMI et de la promotion de la santé – Credit Photo CTG

Quels étaient les objectifs de ce congrès ?

Nous voulions réunir les différents professionnels de l’enfance de formation médicale, paramédicale et médico-sociale autour des problématiques locales. Notre ambition ? Favoriser le partage d’expériences, permettre une meilleure synergie entre les acteurs, améliorer la prise en charge des usagers, améliorer le soutien à la parentalité, accroître le nombre de places de garde et surtout présenter les différentes missions de la PMI souvent méconnues. Il était important d’évoquer nos difficultés (transport, recrutement de personnels, etc.) et nos interactions avec les différentes instances comme les associations, les centres hospitaliers, l’agence régionale de santé, la caisse d’allocations familiales, etc. Nous sommes parvenus à rassembler près de 150 personnes sur ces journées de travaux et d’échanges. Une vraie réussite.

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Dans quel(s) domaines en particulier la Guyane doit-elle concentrer ses efforts ?

Nous devons travailler sur la réduction des disparités sur le territoire, notamment en matière de postes à pourvoir. La collectivité territoriale n’hésite pas à mettre les moyens afin que nous puissions assurer nos missions même sur les communes les plus éloignées. C’est le cas, par exemple, à Maripasoula, où, faute d’un nombre de sage-femmes suffisant, nous avons signé une convention avec l’hôpital. Celui-ci nous met à disposition le personnel et nous lui fournissons les locaux, le matériel et les contraceptifs. Nous souhaitons également communiquer davantage sur nos actions, les promouvoir et susciter les vocations autour de nos métiers. Cela se concrétise, entre autres, par l’accueil de stagiaires au sein de nos services grâce à un agrément prévu pour recevoir des internes en médecine (médecine générale, santé publique et pédiatrie), obtenu cette année.

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Des représentants de Guadeloupe et de Mayotte ont participé à ce congrès. En quoi l’expérience des autres territoires peut être utile à la Guyane ?

Les interventions de nos homologues de Guadeloupe et de Mayotte nous ont permis de réaliser plusieurs choses : d’abord, que nous n’étions pas les plus mal lotis. Ces deux régions ont, en effet, fait le choix de ne plus assurer certaines missions contrairement à la Guyane. C’est le cas, par exemple, des bilans de santé dans les écoles. En Guadeloupe, la couverture n’est pas complète et Mayotte en a totalement fait l’impasse. En revanche, dans d’autres domaines, leur expertise nous conforte dans la réalisation de certains projets comme le recrutement d’EJE (éducateur de jeunes enfants) afin d’assurer un accompagnement à la parentalité. Nous souhaiterions aussi suivre l’initiative de la PMI de Mayotte qui, avec l’ARS, a lancé un protocole inédit de vaccination des enfants de 0 à 6 ans. Ce protocole prévoit de donner aux infirmiers, en grand nombre sur ce territoire, le droit de vacciner les plus petits, en complément des médecins. Une méthode intéressante pour accroître la couverture vaccinale du pays.

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