Équité et insertion des jeunes Guadeloupéens, tel est le credo du CFA+ Fore situé à Jarry. Cette année, 750 apprentis ont poussé les portes du centre pour suivre des formations allant du niveau Bac au Bac+5 et être la relève de demain.

Texte Célia Labry – Photo Lou Denim

Quel est le profil des jeunes au CFA+ Fore ?

Jacqueline Jiout, responsable de formation des filières Bac/BTS : Ce sont principalement des jeunes qui pour la plupart ont un niveau BEP ou Bac, en recherche d’une formation diplômante en alternance.

Christine Gueniot, directrice déléguée Fore : Il y a majoritairement des jeunes de 17 à 25 ans qui postulent pour des contrats d’apprentissage mais les formations sont aussi ouvertes à tout salarié qui voudrait se former et à toute personne de plus de 30 ans sur des contrats de professionnalisation.

Quelles formations sont proposées ?

C.G : Quand je suis arrivée chez Fore, il n’y avait que des Bac et des BTS. L’offre universitaire étant restreinte, les jeunes ne disposaient que de peu de choix, beaucoup partaient en Métropole ou au Canada. D’où le développement des partenariats et des formations en études supérieures. Aujourd’hui, ces études supérieures ont le même volume d’apprentis que les Bac +2. C’est un pari gagné.

J.J : On distingue trois filières : commerciale, administrative et comptable, et technique.

Audrey de Courtemanche, responsable formation études supérieures : En matière d’études supérieures, nous sommes un peu plus spécifiques. Par exemple, les BTS Gestion de la PME peuvent se spécialiser en Ressources humaines ou en Management (bac+3, Bachelor) puis continuer sur des Master. Dans la continuité des BTS MCO et NDRC, il y a des formations commerce, marketing, communication digitale, entrepreneuriat.

À la rentrée 2023, nous proposerons des formations Qualité, Économie solidaire et sociale, Conseiller financier ou encore Responsable d’affaires en immobilier sur des domaines peu présents sur le territoire.

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Quels sont les critères pris en compte pour entrer en formation au CFA+ Fore ?

A. de C. : Il n’y a pas de discrimination de sélection, dès lors que le jeune a les prérequis et le diplôme qu’il faut pour intégrer le niveau convoité. Ceux qui entrent en formation sont ceux que nous avons accompagnés dans leur recherche d’entreprise. Valider un contrat et transformer ses connaissances en compétences sur le terrain est l’alternance par essence.

C.G : Le plus du CFA+ Fore c’est donner sa chance à tout le monde et d’accompagner au mieux en tissant du lien, transformer les potentiels humains en Ressources. Le CFA+ Fore c’est cheminer avec les jeunes et aller plus loin !

Comment accompagnez-vous ces jeunes ?

J.J : Avec l’expérience et en tant que CFA, nous avons un fichier d’entreprises, plus de 400 entreprises partenaires, qui nous sollicitent dès le mois d’avril et tout au long de l’année. Au préalable, nous avons un entretien avec le jeune, pour identifier ses prérequis, sa motivation. Nous mettons en place des ateliers CV et lettres de motivation pour les diriger ensuite vers nos entreprises partenaires afin de prospecter un contrat. Nous sommes aussi attentifs à la posture et à l’orientation.

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Existe-t-il des domaines de formation plus demandés que d’autres ?

C.G : Le commerce. C’est un domaine large mais aujourd’hui, tous les jeunes visent le marketing, le digital qui sont inhérents au commerce. Tout se vend aussi bien en front office qu’à distance.

Comment avez-vous évolué avec l’avènement des réseaux sociaux ?

C.G : Nous sommes les premiers à avoir mis en place la formation de Community Manager, diplômante en Bac+3. Nous en sommes à la 9e session, nous avons commencé il y a sept ans et cela s’est étendu à la Martinique et la Guyane. Nous sommes les représentants exclusifs d’IFOCOP pour ce diplôme.

À l’avenir, nous tenterons de mettre en place un diplôme qui sera un mix marketing-digital et influenceur qui répondrait aux attentes des jeunes et aux besoins des entreprises en contexte.

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Maëva Descieux et Maïté Espiand – Credit Photo Lou Denim
Témoignages
Maëva Descieux
2ème année de Master TALIS Marketing digital e-business.
On est dans du concret 
Après un BTS MUC (Management des unités commerciales), une licence Responsable de la stratégie Marketing et Management Commercial, Maëva Descieux est en 2ème année de Master TALIS Marketing digital e-business. Alternante au sein du groupe Titeca Beauport Finance (TBF), elle est chargée de marketing digital. « Je planifie les animations commerciales du site e-commerce. J’interviens sur un des sites du groupe s’il y a des évolutions, et j’ai aussi été la cheffe de projet sur la refonte d’un des sites. J’ai une semaine de cours par mois et trois semaines en entreprise. En alternance, on est directement plongé dans le milieu professionnel. Ce ne sont pas juste des cours, on est dans du concret. »

Maïté Espiand
Responsable Marketing digital et e-commerce
(TITECA BEAUPORT, Groupe TBF)

Former des jeunes de façon plus spécifique
« Recruter des alternants pour un pôle tel que le digital offre plusieurs avantages. Pour nous, former des jeunes à nos métiers et à nos méthodes de travail dès le début de leur scolarité présente un avantage car cela équivaut à une longue période de pré-embauche. Nos métiers sont techniques et nécessitent une longue période d’apprentissage. Cela nous permet de former des jeunes de façon plus spécifique aux métiers du digital puisque leur formation est souvent généraliste. Ils peuvent appliquer en situation réelle, des méthodologies apprises de manière théorique. »

CFA+ FORE
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