Convaincue des bienfaits de l’action politique en matière de préservation de l’environnement, Sylvie Gustave-dit-Duflo, vice-présidente de région et présidente du conseil d’administration de l’OFB et de l’Agence régionale de la biodiversité des Îles de Guadeloupe , dresse un constat lucide et confiant sur l’avenir de notre archipel. 

Texte Sarah Balay – Photo Lou Denim 

Très tôt, au cœur d’un jardin, d’un verger ou les pieds dans l’eau, j’ai ressenti cette connexion, cette symbiose avec la nature.

Sylvie Gustave-dit-Duflo 

Qui est Sylvie Gustave-dit-Duflo ?

Combative, brillante et profondément optimiste Sylvie Gustave-dit-Duflo est, depuis l’enfance, « animée par le vivant ». Pour elle, nature rime avec beauté, curiosité, mais surtout « respect ». Petite fille, elle savoure ce que son exceptionnel environnement lui offre. « J’ai grandi sur les hauteurs de Baillif, dans un milieu rural et agricole », confie-t-elle. « À cette époque, les enfants jouissaient d’une grande liberté et s’imprégnaient de leurs espaces naturels. Très tôt, au cœur d’un jardin, d’un verger ou les pieds dans l’eau, j’ai ressenti cette connexion, cette symbiose avec la nature. » 

Diplômée en biologie, elle se dirige naturellement vers l’enseignement et la recherche. Quand Ary Chalus lui propose de rejoindre l’équipe régionale en 2015, elle est alors maître de conférences en neurosciences à l’université des Antilles. « Le président m’a confié une vice-présidence de la collectivité et la présidence de la commission environnement. Celle-ci comprend la gestion des déchets, la biodiversité, les risques écologiques, naturels et sanitaires, l’eau, l’assainissement, etc. J’ai vite compris l’ampleur de la tâche… » 

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Selon Sylvie Gustave-dit-Duflo : « Certains réflexes bien ancrés doivent se perdre »

Les enjeux sont, en effet, de taille et se complexifient au fil des ans, réchauffement climatique oblige. Impliquée et rigoureuse, la nouvelle conseillère régionale s’impose rapidement à la tête de plusieurs structures dédiées à l’environnement : l’office français de la biodiversité (OFB), l’agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe et le comité eau et biodiversité de Guadeloupe. Ce qui l’anime au quotidien ? Son énergie à toute épreuve et son infatigable espérance. « J’ai confiance en l’avenir. Je constate tous les jours les bienfaits de la sensibilisation sur la population. Certains réflexes bien ancrés (laver sa voiture dans la rivière, combler une mare pour construire sa maison, jeter ses déchets dans la nature…) se perdent heureusement et de belles initiatives se font jour. Ils sont de plus en plus à se mobiliser le week-end pour le nettoyage de sites ou à s’impliquer dans des associations de défense de la nature. Les Guadeloupéens réalisent, petit à petit, que les impacts sur notre milieu sont irréversibles et que notre regard doit changer. Chaque écosystème, mangrove, forêt, plage, est précieux. Rien n’est banal et l’éducation est essentielle. Outre son côté dévastateur, le dérèglement climatique aura au moins cet avantage : faire accélérer cette prise de conscience. » Pour Sylvie Gustave-dit-Duflo, rien n’est donc perdu. Sa prochaine cible ? Les algues sargasses. Véritable désastre sanitaire, économique et environnemental. « Il nous faudra rapidement porter cette bataille à l’international. »

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Déchèteries et aires éducatives : ses plus belles réussites

Depuis 2018, le président du conseil régional, Ary Chalus, a impulsé la construction de huit nouvelles déchèteries. Une opération dont Sylvie Gustave-dit-Duflo est très fière. « Les résultats sont concrets et encourageants. L’afflux régulier de la population est la preuve que les choses avancent. » La Guadeloupe est aussi le département qui comptent le plus d’aires éducatives marines et terrestres à l’échelle de sa population. « Lancés par l’OFB, ces projets pédagogiques et éco citoyens de connaissance et de préservation de l’environnement, sont pilotés par l’ARB-IG (agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe) pour les enseignants, formés par des associations naturalistes. Une vraie réussite pour sensibiliser la jeunesse. » 

Une dynamique en faveur de la biodiversité 

Depuis 2017, l’élue s’investit dans plusieurs projets structurants. Parmi eux : l’élaboration du schéma régional du patrimoine naturel et de la biodiversité (SRPNB). Ce dernier fixe, pour les dix ans à venir, les priorités d’action de gestion et de valorisation des espèces et des espaces naturels. « Grâce à cet élément fondateur, nous avons effacé 20 années de retard. » Elle impulse également la création de la première agence régionale de la biodiversité en Outre-Mer : l’ARB-IG. Opérationnelle depuis février 2022, elle coordonne l’ensemble des acteurs locaux de la biodiversité. « En ma qualité de présidente du conseil d’administration de l’OFB, j’œuvre désormais pour la mise en place de ces agences sur l’ensemble des territoires ultramarins, formidable coup d’accélérateur pour la préservation de la biodiversité » 

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