Décryptage avec C2D Consulting qui accompagne les acteurs du territoire
vers une Guadeloupe zéro déchet.   

Texte Joséphine Notte – Photo Lou Denim

Les PMCB, pourquoi cela nous concerne tous selon C2D Consulting ?

Christelle Diochot : Entreprise et particuliers,  nous sommes tous concernés par ces déchets. Chacun construit, rénove, aménage… Nous sommes donc tous producteurs !
Dès que l’on démarre un chantier, on génère automatiquement des résidus qui ne peuvent être simplement jetés à la poubelle. Ils doivent être revalorisés dans la mesure du possible : carrelage, béton, mortier, plâtre, bois… tous ces matériaux peuvent avoir une seconde vie, ou doivent être déposés dans les endroits adéquats. En Guadeloupe, le problème des décharges sauvages persiste, on constate qu’en général, les décharges sauvages sont souvent composées de matériaux difficiles à jeter (électroménagers, pièces automobiles, ferraille…) les déchets de la construction en font partie. Comme je le dis toujours « le déchet appelle le déchet » : dès qu’une personne entrepose un déchet dans la nature, cela viabilise en quelque sorte la possibilité de jeter à cet endroit et participe à alimenter les décharges sauvages. D’ailleurs, une étude réalisée par l’ADEME en 2019 a montré que les déchets du bâtiment, en particulier les déchets amiantés, étaient fréquemment présents dans les dépôts sauvages.

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Quelle quantité représentent-ils ?

À l’échelle nationale, selon les derniers chiffres du gouvernement, le secteur du bâtiment représente environ 42 Mt/an de déchets, soit l’équivalent de la quantité totale de déchets produits annuellement par les ménages en France.

Alors, pour C2D Consulting, que faut-il faire de ces déchets ?

Le premier réflexe est bien-sûr d’identifier l’endroit adéquat qui sera capable de traiter ce déchet. Ici, en Guadeloupe, ce sont principalement les déchèteries, les ressourceries ou les points d’apport volontaire (Kazabrok par exemple). En aucun cas la décharge sauvage ne doit être une solution. Avant de jeter, il est fortement recommandé d’évaluer comment le matériau peut être réemployé. Par exemple : est-ce que certains déchets minéraux peuvent-être réutilisés comme gravats ? Peut-on faire don de chutes de carrelage ? etc.

Aussi, il est temps de percevoir ces matériaux comme des ressources potentielles comme par exemple le tuff ou le bois… Mettre en place des solutions de revalorisation de ces matériaux permettra également de faire des économies sur les coûts de matière première qui ne cessent d’augmenter. La filière PMCB est un secteur d’avenir en termes d’emploi dans l’économie circulaire avec des métiers spécialisés sur le traitement, de réemploi, la remise en circuit… Il y a un vrai potentiel économique pour le territoire.

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Quelles solutions existent aujourd’hui sur le territoire ?

Peu de solutions concrètes existent. Naturellement, les Guadeloupéens ont toujours réemployé les matières premières du fait de la pénurie de certains matériaux sur le territoire. Nous avons cette capacité à recycler et réinventer. Lancée par Synergîle, la plateforme « Karu exchange » met ainsi en contact les professionnels et particuliers qui ont des produits de construction à revaloriser. Cette initiative est pleine de promesses ! En qualité de facilitateur, le cabinet C2D Consulting accompagne les acteurs du territoire à mettre en place des solutions viables. Le plus grand défi étant de passer de micro-solutions, souvent artisanales, à une filière économique structurée et plus globale.

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