En octobre, l’IREPS* Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy a lancé son premier podcast, dédié à la chlordécone. Le podcast FAP, Fwikasé A Pawol, a pour but d’initier une réflexion transversale et accessible sur un sujet toujours d’actualité.

Texte Marie Ozier-Lafontaine – Photo Lou Denim

Le podcast FAP, premier dans son genre, se veut être une porte d’entrée différente sur le sujet de la chlordécone, loin des discussions d’experts incompréhensibles du grand public. Il s’inscrit dans le cadre du programme TITIRI, qui informe sur les produits de la pêche touchés par la chlordécone, et par extension, sur les produits alimentaires. « L’objectif est de répondre de manière concrète aux interrogations de la population, et de montrer, qu’ici, sur le territoire, des idées émergent et se construisent pour agir contre les effets de la chlordécone et pour la santé des Guadeloupéens », nous indique Axelle Beniey Pareige, chargée de communication en promotion de la santé environnementale à l’IREPS. Rencontre.

Pourquoi avoir choisi le format du podcast pour parler de chlordécone ?

Axelle Beniey Pareige : Pour plusieurs raisons. La première, c’est que nous jouissons d’une liberté totale en termes de contenu, de durée, de thématiques, ce qui n’est pas le cas lorsque nous intervenons dans les médias traditionnels. Ce format nous permet ainsi d’approfondir la réflexion et l’analyse sur un sujet complexe. Puis, nous parions sur un format qui devrait plaire aux Guadeloupéens, grands consommateurs de radio. Ce medium est facile d’accès et peut toucher le plus grand nombre. Enfin, le podcast nous connecte à l’international, et favorise le débat au-delà de nos frontières insulaires. Quand on sait qu’à l’échelle de l’Europe, les préjudices liés aux scandales écologiques et les questions de droit environnemental sont discutés, il est pertinent de partager nos réflexions en dehors de la Guadeloupe.

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Que va-t-on retrouver dans ce podcast de l’IREPS ?

Comme son nom l’indique, le podcast est un échange. À chaque épisode, les voix de deux invités se croisent. Ce ne sont pas des experts scientifiques mais des journalistes, artistes, ingénieurs, politistes, ouvriers, écologues… qui ont tous un avis, un vécu, une réflexion à partager sur le problème de la chlordécone. C’est l’aspect inédit de ce podcast : nous souhaitons apporter un nouveau regard sur le sujet, et démontrer qu’ensemble, on peut agir. Et pour agir, il faut d’abord comprendre ! Les invités apportent leurs témoignages, leurs analyses, débattent et avancent ensemble dans la recherche de solutions.

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Quelles sont les thématiques abordées ?

Pour comprendre le problème de la chlordécone, il faut l’aborder sous différents angles : la santé, l’environnement, la société, le politique. Nous avons choisi de traiter notamment du rôle des médias, de la justice, des changements sur nos modes de vie, du vécu des ouvriers touchés en première ligne… Chacun des 7 épisodes dure entre 37 et 60 minutes, et est animé par Stéphanie Melyon Reinette, sociologue et artiste. Elle favorise la discussion avec bienveillance et justesse. Le podcast doit sa qualité à un travail d’équipe, réalisé avec Stéphanie, mais aussi avec les membres du pôle santé et environnement de l’IREPS, et des prestataires et des partenaires engagés.

Le podcast FAP est à retrouver sur les plateformes d’écoute Deezer, Spotify, Youtube, et l’appli Podcast d’Apple.

Stéphanie Melyon Reinette, Sociologue et animatrice du podcast

« Quand l’équipe du pôle santé et environnement de l’IREPS m’a proposé d’animer ce podcast, j’ai accepté tout de suite ! En tant que chercheuse, sociologue, féministe, travaillant notamment sur l’histoire des communautés noires, un tel projet est une opportunité de participer à une action de réflexion qui peut avoir une application concrète pour les Guadeloupéens. Le podcast met en exergue des questions sensibles et apporte des pistes de solutions pour traverser ensemble un problème difficile à résoudre. À titre personnel, toutes ces rencontres m’ont permis de me positionner par rapport au sujet de la chlordécone. »

*IREPS : Instance d’Éducation et de Promotion de la Santé

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