L’ARB-IG souhaite sauvegarder la diversité du vivant

Equipe de l'ARB-IG - Credit Photo Lou Denim
Sarah Balay

Opérationnelle depuis février 2022, l’Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe (ARB-IG) est chargée de coordonner l’ensemble des acteurs locaux de la biodiversité.

Texte Sarah Balay – Photo Lou Denim 

On aide les communes et les communautés d’agglomérations à faire émerger des projets en lien avec la biodiversité

Sylvie Gustave-dit-Duflo

La Guadeloupe fait partie de l’un des 36 points chauds de la biodiversité mondiale. Quelles sont ses principales caractéristiques ?

Réponses de Sylvie Gustave-Dit-Duflo, présidente du conseil d’administration de l’ARB-IG :

Le fait d’être dans un contexte insulaire et de surcroît un archipel, est une caractéristique importante en matière de biodiversité. Le taux d’endémisme* est nécessairement plus élevé qu’ailleurs. Les deux dernières explorations océanographiques, réalisées en 2012 et 2015, ont permis l’émergence de 282 nouvelles espèces dont 84 endémiques à la Guadeloupe.

Notre archipel présente deux types de biodiversité. La biodiversité dite extraordinaire comprend forêt tropicale, forêt des milieux aquatiques (mangroves, mares…), écosystèmes marins (herbiers, récifs coralliens…), espèces végétales et animales. La biodiversité dite cette fois “ordinaire” comprend les espèces des jardins créoles (culture maraîchère, plantes aromatiques, médicinales…).

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À quels besoins et à quelles attentes répond l’ARB-IG précisément ?

Les grandes stratégies de la préservation de la biodiversité sont définies à l’échelle nationale puis déclinées localement. La loi NOTRe de 2015 a permis à la collectivité régionale de devenir chef de file de la biodiversité. La loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité va impulser la création des agences régionales pour la biodiversité. En Guadeloupe, les membres fondateurs sont le Conseil régional, l’OFB (office français de la biodiversité) et la DEAL. Avec cette agence, nous ne voulions pas d’un énième « mille-feuilles » institutionnel. Nous avons donc travaillé pendant deux ans et demi avec l’ensemble des acteurs publics (parc national, office national des forêts, office de l’eau, conservatoire du littoral, communautés d’agglomérations…), le monde associatif et les experts locaux, pour définir les contours de nos missions. En février 2022, dotée d’une direction et de quatre ingénieurs, l’ARB-IG a concrètement démarré ses activités. Son rôle ? Coordonner des acteurs de la biodiversité du territoire avec cette ambition de ne laisser aucune thématique orpheline.

Concrètement, quelles sont ses missions ?

Chaque ingénieur va développer un pôle identifié. Le premier est porté par Kanell Ambroise avec pour thématique l’ingénierie et l’appui aux collectivités. Son objectif est d’aider les communes et les communautés d’agglomérations à faire émerger des projets en lien avec la biodiversité. Le second, dirigé par Marc Gayot, ambitionne de redonner vie au conservatoire botanique fermé administrativement depuis des années. Le 3ème pôle, mené par Catherine Hermant, œuvre à la création d’un observatoire régional de la biodiversité. Objectifs : dresser des états des lieux et concevoir des indicateurs permettant aux pouvoirs publics de cibler leurs actions. Le dernier pôle repose sur les épaules de Julien Gérard chargé d’organiser des actions de mobilisation citoyenne envers les scolaires, les associations, les entreprises et le grand public. Il n’est, en effet, pas possible de mener des actions de préservation de la biodiversité si la population n’est pas engagée, sensibilisée et informée.

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Sur le terrain, quelles actions concrètes ont déjà émergé ou sont en cours de mise en place grâce à l’ARB-IG ?

Au niveau du pôle mobilisation citoyenne, l’OFB nous a demandé de former les enseignants volontaires sur les aires éducatives afin de former les scolaires à la biodiversité. L’ARB-IG se prépare également à la prochaine exploration océanographique et terrestre prévue de septembre à novembre 2024 dans les îles du sud (Les Saintes, Marie-Galante, la Désirade et Petite-Terre). Une action co-pilotée avec le Museum national d’histoires naturelles. Sur le terrain, nous travaillons surtout à préserver la forêt du littoral particulièrement menacée. Des actions sont aussi à mener pour lutter contre les sargasses qui accélèrent l’érosion du littoral et dégradent la biodiversité des écosystèmes marins dans leur ensemble.  

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