Vis ma vie en 2020 : assigné à résidence, mode veille activé et comme échappatoire, le web pour se connecter au reste du monde. Cette « window » a soudain redoublé d’importance en termes d’usages et de pratiques. Mise au point numérique avec Alix Bicep, fondateur de Smart Digit. – Texte Joséphine Notte
Quel constat faites-vous de l’écosystème numérique local d’avant Covid ?
Par notre insularité, nous avons pris un virage digital un peu plus tardif que les territoires continentaux. Cela ne nous empêche pas pour autant d’être aujourd’hui un des territoires français les plus équipés, notamment en termes de ratio téléphone par habitant.
Le numérique était déjà bien intégré dans les pratiques locales, je dirais même qu’il a toujours été plus intelligemment compris par les particuliers que par les entreprises.
L’intégration du digital au système de gestion des entreprises était encore considéré comme optionnel avant le Covid.
« Beaucoup se sont retrouvés à effectuer une transition brutale, un changement qui n’a pas été facile surtout pour les frileux des nouvelles technologies. »
Quelles pratiques la crise a-t-elle ancrées dans nos sociétés ?
Certaines tendances existaient déjà, mais se sont soudainement accélérées pour devenir la nouvelle normalité des usages du web. L’exemple qui illustre le mieux ce phénomène : l’avènement de Zoom et de la visio conférence. Il y a six mois, suivre des cours, faire des rendez-vous professionnels en visio et télétravailler relevaient du cas exceptionnel !
L’usage d’outils collaboratifs digitaux comme Office 365, Slack, ou Air Table a également fait un bond. Cette tendance va selon moi persister : beaucoup ont réalisé que ces techniques permettent d’optimiser la performance des collaborateurs et de favoriser le travail en équipe en tout temps et tout lieu.
Quel avenir pour l’usage du digital en entreprise ?
« J’identifie deux grands axes où le numérique aura un grand rôle à jouer : l’automatisation et la formation. »
Aujourd’hui nous avons les techniques pour créer des systèmes qui automatisent les tâches quotidiennes des collaborateurs. Par exemple pour le suivi clientèle, les logiciels CRM (Customer relation manager) optimisent la gestion d’un client (relances, factures, devis, etc.). Cet usage tend fortement à être intégré par un grand nombre d’entreprises.
Tout développement de système implique une formation, une autre tendance ! J’anticipe que le e-learning va devenir notre principale nouvelle façon d’apprendre. C’est une manière plus respectueuse du mode d’apprentissage de chacun et cela implique d’être motivé et responsabilisé pour réussir.
De manière générale, le digital est devenu en temps de crise, notre meilleur allié pour continuer nos activités. Cette prise de conscience est fondamentale, car elle va influencer nos sociétés et les aider à user du numérique plus intelligemment.