La défense des droits humains, cheval de bataille du cabinet Auteville 

Figure du droit et de la société en Martinique et acteur engagé dans la défense des droits humains, le Bâtonnier Raymond Auteville défend avec ténacité, depuis 40 ans, les intérêts qui lui sont confiés, ainsi qu’une vision exigeante et passionnée du métier d’avocat. Il revient avec sérénité sur la période de la crise sanitaire Covid-19. – Photo Jean-Albert Coopmann

Comment le cabinet Auteville a-t-il fait face aux deux confinements ?

Bâtonnier Auteville : Lors du premier confinement, mon cabinet n’a pas reçu les clients mais l’activité ne s’est pas arrêtée pour autant. Nous avons travaillé à l’instruction des dossiers pour que tout soit prêt lors du déconfinement.

Durant cette période, pour permettre une continuité du service, j’ai rendu possible les consultations prépayées. Cela n’a pas eu un franc succès, les clients préfèrent les rendez-vous au cabinet.

Le dialogue en présentiel est très important pour ma clientèle car l’avocat est un confesseur, un psychologue et un défenseur.

Quant au second confinement, notre activité n’a pas été perturbée.

Vos habitudes de travail ont-elles été modifiées ?

Elles ont tout simplement évolué. L’adoption de nouveaux modes de fonctionnement a été indispensable pour poursuivre notre activité dans des conditions optimales :

• Réagencement de la salle d’attente et de la pièce de réception
• Mise en place d’un protocole de désinfection à l’issue de chaque rendez-vous
• Le port du masque et l’utilisation de gel hydro alcoolique obligatoires

Le ministère de la justice a accéléré la digitalisation des procédures et des méthodes de travail.

Vous êtes très actifs sur les réseaux. Pourquoi cet engouement ?

Le savoir-faire est aussi important que le faire savoir.

Fondamentalement, je suis un travailleur et passionné par ma profession qui est pour moi un sacerdoce. Ma devise : « un avocat qui n’avance pas, recule ». Je suis donc toujours en mouvement.

Mon site internet date de plusieurs années déjà, des articles sont publiés sur la page Facebook du cabinet et je suis actif sur mon blog. Avec près de deux mille publications, je suis annoncé comme le deuxième blogueur national sur la plateforme du Conseil National des Barreaux !

En tant que président fondateur de l’Institut des Droits de l’Homme de la Martinique (IDHM), qu’est-ce qui vous anime ? 

L’IDHM regroupe des universitaires, des avocats et des personnes de la société civile.

Ensemble, nous participons à l’enseignement, à la construction d’une réflexion collective et à l’action en matière de liberté et de droits fondamentaux.

Des séminaires et des conférences sont organisés sur le campus universitaire de Schoelcher, ouverts à tous, en partenariat avec l’IEJ-Martinique.

Pour moi, c’est une façon de me mettre au service de la population, en dehors du cadre strict de mon activité professionnelle, fidèle à l’enseignement que m’a prodigué le doyen Marcel Manville qui fut un modèle pour moi.

« Un avocat, si spécialiste soit-il, qui ne s’intéresse pas aux droits de l’homme est pour moi, au mieux, un bon juriste ».