Comme tout le monde, on s’est félicité de l’intégration de la Martinique au réseau Mondial de Biosphère, le 15 septembre 2021. Puis on s’est rendu compte qu’on ne savait pas vraiment ce que ça impliquait. C’est quoi le réseau Mondial de Biosphère ? Ça change quoi d’en faire partie ? Vous le saurez dans moins de 4 minutes après avoir lu cet article.  – Texte Yva Gelin

Réseau Mondial de Biosphère, qu’est-ce que c’est ?

Mis en place en 1976, le Réseau Mondial de Biosphère a pour but d’atteindre un des objectif clef du MAB (Man and the Biosphere, le programme sur l’homme et la biosphère de l’UNESCO) qui est de conserver la diversité biologiquepromouvoir le développement économique, et sauvegarder les valeurs culturelles qui y sont associées. Tout un programme, qui se joue donc à l’échelle des  “réserves de biosphère”, des sites où cet objectif est testé, affiné, appliqué et vulgarisé.

Les réserves de biosphère sont des« lieux d’apprentissage du développement durable » où sont expérimentées des solutions adaptées aux territoires concernés, pouvant être ensuite reproduites à plus grande échelle.

Les sites du réseau Mondial de Bisophère deviennent donc des « lieux d’apprentissage du développement durable ». En ce sens, chacun est une zone test où sont expérimentés divers projets afin d’élaborer des solutions adaptées aux territoires concernés et qui pourraient ensuite être reproduites à une plus grande échelle. 

Quels critères pour intégrer le Réseau Mondial de Biosphère ?

Ce sont les gouvernements des pays qui proposent des sites candidats. En clair, le territoire candidat doit prouver qu’il est dans une démarche de protection de son écosystème, des ressources et espèces qui y sont liées et qu’il est capable d’inclure cette démarche dans une logique de développement économique.

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Qui en fait partie ?

Le réseau mondial des réserves biosphères compte 748 réserves dans 131 pays. On compte par exemple 132 sites en Amérique latine et dans les Caraïbes ou encore 306 sites en Europe et Amérique du Nord. Pour en consulter la liste, cliquez ici

L’obtention du titre de réserve mondiale de Biosphère permet de booster l’attractivité et le développement d’un territoire tout en le préservant

Quels sont les avantages pour la Martinique de faire partie de ce réseau mondial ?

L’enjeu est avant tout celui de la communication. Nathalie de Pompignan, présidente de l’Association Martinique Biosphère, ne s’en cache pas, « C’est un outil puissant pour les acteurs du territoire, pour ses atouts, pour le tourisme (des touristes à l’échelle du monde ne voyagent que dans les territoires Réserves de Biosphère, nous apprend-elle), pour les produits et savoir-faire du territoire, pour l’économie verte, et d’une façon générale pour les activités liées au développement soutenable. Des retombées économiques sont attendues dans tous ces secteurs. »

En résumé, l’obtention du titre de réserve mondiale de Biosphère permet de booster l’attractivité et le développement d’un territoire tout en le préservant.

Et maintenant ?

La Martinique, en collaboration avec les autres réserves qui lui sont géographiquement proches, telle  la Guadeloupe (Réserve Biosphère depuis 1992) va approfondir ses recherches autour de cinq axes de travail définis lors de l’élaboration du dossier de candidature. À savoir :

  • La préservation, protection et valorisation de la biodiversité et des ressources naturelles
  • La réappropriation de l’identité culturelle du territoire
  • La promotion d’activités durables
  • L’éducation à l’environnement
  • La recherche scientifique

Plus concrètement les recherches seront, dans un premier temps, orientées sur le chlordécone et la question de la décontamination des sols, mais également les sargasses afin de définir de meilleures stratégies de traitement et pourquoi pas de valorisation. Le comité de gestion, chargé du suivi des opérations, a la charge de réunir tous les acteurs pouvant être mobilisés : élus municipaux, institutionnels et acteurs socioéconomiques, associatifs, académiques et scientifiques du territoire…

Cinq commissions veilleront à la mise en place d’actions concrètes avec la population. Ça commence quand ?  Tout est encore au stade de mise en place, forcément rejoindre le réseau ne résout pas tout, mais « les structures de gouvernance devront être opérationnelles dans les mois à venir », promet Nathalie de Pompignan.

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