Le RITA Guadeloupe pose les bases de l’agriculture de demain 

Coopération. En facilitant la co-construction de projets, le Réseau d’Innovation et de Transfert Agricole (RITA) pose les bases de l’agriculture de demain : durable et rentable. Vertueuse. – Texte Audrey Juge

Solène Guillot, vous êtes co-animatrice du RITA en Guadeloupe. Pouvez-vous nous expliquer quelles sont les missions principales du réseau ?

Solène Guillot : Le RITA a été créé en 2011 pour aider les agriculteurs des filières fruits, légumes et de l’élevage à répondre à leurs problématiques grâce à l’appui du monde de la recherche et de l’expérimentation.

Afin de contribuer à encore plus d’autonomie alimentaire sur l’archipel, nous mobilisons autour d’un même projet les compétences complémentaires des centres de recherche, des instituts techniques, des organismes de transfert et des organisations de producteurs partenaires, en fonction des besoins remontés du terrain.

Afin que chaque projet soit parfaitement adapté aux besoins et spécificités locales, chaque DOM possède son RITA. Les réseaux bénéficient d’un co-financement de l’État et des Fonds Européens (FEADER).

À quelles problématiques les agriculteurs guadeloupéens font-ils face aujourd’hui ?

Comment limiter l’utilisation des produits phytosanitaires pour gérer l’enherbement et les maladies, comment améliorer la fertilité de son sol, comment avoir accès à des semences et plants sains, comment lutter contre les parasites en élevage, comment alimenter les animaux d’élevage à base de fourrages locaux, et donc comment globalement améliorer la qualité de nos produits sont les grandes problématiques techniques des professionnels de l’agriculture en Guadeloupe.

« Le RITA est crucial pour l’acquisition de connaissances sur les techniques de production agroécologiques rentables, assurer leur appropriation et vérifier leur adéquation avec les besoins. »

Avec l’évolution des normes réglementaires vers une utilisation de plus en plus réduite des produits phytosanitaires, le RITA est crucial pour continuer l’acquisition de connaissances sur les techniques de production agroécologiques rentables, assurer leur appropriation par les agriculteurs en local ou en inter-dom et pour vérifier leur adéquation avec leurs besoins. Les agriculteurs participent aux projets en mettant à disposition des parcelles d’expérimentation, en exprimant des besoins, et en co-construisant les dispositifs expérimentaux.

Quels sont les outils utilisés pour aider au transfert d’innovation vers les agriculteurs ?

Concrètement, l’animation du réseau vise à maintenir une dynamique entre les partenaires et les accompagner dans la diffusion des résultats de leurs projets et expérimentations vers les agriculteurs et l’enseignement agricole, au travers, notamment, de l’organisation d’ateliers techniques.

En outre, la réalisation de vidéos tutorielles permet d’avoir des supports permanents pour communiquer plus facilement sur les techniques. Nous avons également organisé au Lycée Agricole de Convenance en février dernier la 1ère édition du salon BIK’AGR’INNOV, qui a permis de rassembler un grand nombre d’acteurs sur un même site pour faire connaître les pratiques agroécologiques en Guadeloupe. Cet échange entre professionnels et apprenants qui sont les professionnels de l’agriculture de demain, est primordial pour les sensibiliser aux enjeux de l’agriculture guadeloupéenne.

Quid de la dynamique inter-dom ?

Les agricultures ultra-marines partagent des similarités liées à leurs localisations géographiques : types de productions, maladies… Deux rencontres sont organisées chaque année avec les partenaires des différents RITA (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, Réunion et Pacifique). Elles visent, encore une fois, le partage pertinent des résultats de projets menés par chacun et qui concernent des problématiques communes, notamment parce que nous sommes soumis aux mêmes contraintes réglementaires. Elles donnent également de la visibilité à l’agriculture ultramarine lors du Salon de l’Agriculture à Paris notamment.