CCI Martinique. À quoi ressemblera leur second mandat ? Fraichement intronisés, le Président et la vice-présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Philippe Jock et Carole Foulard nous ont accordé un entretien. – Texte Mathieu Rached

Dans quel état d’esprit entamez-vous ce second mandat en tant que Président et Vice-Présidente de la CCI Martinique ? 

Philippe Jock, Président : La crise Covid-19 a percuté de plein fouet notre précédente mandature mais elle a aussi créé les conditions pour rendre la Chambre encore plus active et visible dans son rôle de soutien aux entreprises. Notre capacité d’action a été saluée. Nous avions notamment mis en place un numéro vert et formé nos conseillers à l’écoute pour qu’ils soient en mesure d’apporter une assistance adaptée aux chefs d’entreprise en détresse. Par ailleurs, nous avons constaté une certaine vitalité en matière de créations d’entreprises, même pendant la crise. Aujourd’hui, il nous faut faire perdurer cette dynamique, à travers un accompagnement de proximité.

« Nous avons deux chantiers très importants en ligne de mire, la “transmission reprise” qu’il faut démocratiser et la transition numérique. »

Carole Foulard, Vice-présidente : Nous avons deux chantiers très importants en ligne de mire, la “transmission reprise” qu’il faut démocratiser et la transition numérique. L’enjeu sur cette dernière est de dépasser les craintes et de prendre conscience du potentiel de certains outils et surtout de certaines pratiques pour être plus performant. 

Les élections de la CCI ont été marquées par un très fort taux de participation des chefs d’entreprises (plus de 17 899 suffrages enregistrés). Que disent ces chiffres de notre tissu économique et de notre société ? 

C.F. : La participation a en effet été plus importante que lors de la précédente élection (43,73 % contre 36,97 %), elle est même supérieure à celle des autres Chambres de Commerce en Hexagone et en Outre-mer. Cela traduit évidemment les attentes des chefs d’entreprise mais également l’appréciation du rôle que joue la Chambre. Ce résultat agit comme une motivation supplémentaire, cela nous fait prendre conscience de nos responsabilités et donne encore plus envie d’agir. 

« Une vingtaine de nouveaux élus nous ont rejoint dans cette mandature. Ils participent au rajeunissement de la Chambre, notamment en apportant leur regard neuf sur différentes thématiques. »

Vous reprenez les rênes avec une équipe rajeunie ? 

P.J. : C’est le changement dans la continuité (sourire). Notre vision et notre engagement demeurent les mêmes, et une vingtaine de nouveaux élus nous ont rejoint dans cette mandature. Plutôt jeunes, issus d’entreprises emblématiques, dans la location de voiture, la communication, le commerce… ils participent au rajeunissement de la Chambre, notamment en apportant leur regard neuf sur différentes thématiques. 

Justement sur quels points les chefs d’entreprise vous attendent-ils ? 

C.F. : Parmi les sujets clés attendus il y a la transition numérique, la transition énergétique, la silver économie et la relance du tourisme. Ceux-ci feront l’objet de travaux portés par les commissions qui posent le cap et la réalité opérationnelle du travail de la Chambre.

P.J. : Une réflexion est aussi envisagée sur l’Octroi de mer car c’est un impôt qui est appelé à évoluer, et nous ne souhaitons pas subir cette situation mais être force de proposition.

« Le rôle de la CCI est notamment d’intervenir à l’échelle de la structuration des filières, en étant un lieu de rencontres, un lieu tampon qui permet de concrétiser les innovations. »

Ce travail des commissions peut-il réussir à changer certaines réalités de marché ? 

C.F. : Oui, parce que la CCI joue un rôle pivot dans l’animation du tissu économique. Au-delà du soutien en situation exceptionnelle, la CCI se pose comme un opérateur de la vie économique du territoire. Son rôle est notamment d’intervenir à l’échelle de la structuration des filières, en étant un lieu de rencontres propice aux échanges entre les différents acteurs et chefs d’entreprise, un lieu tampon qui permet de concrétiser les innovations.

P.J. : À son échelle, la Chambre a la volonté de permettre à des solutions d’exister, d’être inventées ici, par nous et pour nous.

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Cette dynamique locale que vous décrivez est-elle en cours ? 

P.J. : Oui, c’est le cas. Avec le développement du click and collect depuis 2 ans, les grands groupes se sont par exemple rapprochés des start-ups locales pour se doter des outils adaptés. Par ailleurs, des solutions s’inventent ici et représentent des opportunités nouvelles de développement. C’est notamment le cas des productions immatérielles, exportables, qui peuvent participer au rebond et à la vitalité de l’économie martiniquaise. À l’image de la plateforme de rendez-vous médicaux Clikodoc qui démarre son développement en Afrique ou de Green Technologie (opérateur de bornes de recharge pour véhicules électriques) qui se développe dans la Caraïbe…

Comment la CCI intervient-elle ? En créant les conditions favorables. Nous voulons favoriser la collaboration entre les start-ups et les acteurs économiques déjà installés.

Cela passe-t-il aussi par des partenariats de terrain avec d’autres acteurs de la vie locale ? 

C.F : Absolument, nous allons également poursuivre les partenariats avec les intercommunalités et certaines communes pour intervenir en proximité. D’ailleurs, les élus de la CCI vont se rendre dans les 34 communes de l’île. Un planning est en cours d’élaboration afin d’instaurer ces visites régulières de terrain en lien avec les mairies et les EPCI. 

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