Le RSMA accompagne les jeunes vers la réussite par l’insertion 

RSMA Martinique. Depuis soixante ans, le Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA) de Martinique répond à la fois aux besoins de formation de la jeunesse et de main-d’œuvre des entreprises. – Texte Lise Gruget

Le colonel Arnaud Cherbonnel, qui commande le RSMA Martinique depuis juin 2020, nous explique comment, dans cette école de la réussite, les volontaires apprennent non seulement un métier, mais aussi les règles de la vie en collectivité. Le tout, en étant nourris, logés, rémunérés et avec la possibilité de passer leur permis B.

Pourquoi le RSMA n’est pas l’école de la dernière chance mais plutôt celle de la réussite ?

Colonel Arnaud Cherbonnel, chef de corps du RSMA Martinique : Contrairement aux idées reçues, la majorité (60 %) des jeunes que nous recevons sont déjà diplômés. On ne vient pas au RSMA parce qu’on a tout raté mais au contraire pour trouver le complément pour réussir son insertion, au travers d’une formation pratique et globale. C’est en ça que nous sommes une école de la réussite. Les 3/4 des jeunes Martiniquais qui passent chez nous trouvent une sortie positive : un emploi, ou une poursuite de formation parce qu’ils ont découvert ce qu’ils voulaient faire.

« Les 3/4 des jeunes Martiniquais qui passent chez nous trouvent une sortie positive : un emploi, ou une poursuite de formation parce qu’ils ont découvert ce qu’ils voulaient faire. »

Quelles formations propose actuellement le RSMA Martinique ?

Nous dispensons une trentaine de formations qui durent six à dix mois, regroupées autour des métiers de la terre (horticulture, maraîchage) et de la mécanique, du BTP (gros œuvre, travaux publics, plomberie, carrelage, soudure, énergie chaud/froid…), de la logistique (transport de voyageurs ou de marchandises), de la sécurité, du tourisme, de la restauration (cuisine et service en salle), des services (à la personne, agent administratif, animateur de plein air), ainsi que, depuis deux ans, du numérique (développeur web).

Nous proposons aussi une filière découverte pour aider les indécis à trouver leur voie en testant différents métiers. Nous organisons tous les ans, en milieu d’année, un conseil de perfectionnement, sous l’égide de la préfecture, qui réunit tous nos partenaires : Pôle Emploi, les missions locales, les représentants des entreprises et les autres organismes de formation. Nous y discutons notamment des différentes filières à ouvrir, modifier ou fermer.

« Nous proposons aussi une filière découverte pour aider les indécis à trouver leur voie en testant différents métiers. »

Combien de jeunes accueillez-vous tout au long de l’année sur le site du RSMA au Lamentin ?

Les deux dernières années ont été un peu compliquées avec le Covid. Nous avons reçu 400 jeunes, appelés volontaires stagiaires, âgés de 18 à 25 ans en 2021 (et à peu près autant en 2020), dont 1/3 de jeunes femmes. L’objectif cette année est d’en accueillir 520, ce qui correspond à la fois aux besoins du territoire et aux capacités du régiment à y répondre. Accueillir plus de jeunes sans débouché derrière ne servirait à rien. La formation ne reste pour nous qu’un moyen, l’objectif est de les mener dans l’emploi.

En quoi le RSMA facilite l’insertion sur le marché de l’emploi ?

Nous dispensons une formation globale. Les entreprises cherchent des jeunes compétents. Nos plateaux pédagogiques sont donc axés sur l’acquisition du geste et de la pratique. Les volontaires sont au contact direct des nombreuses entreprises avec lesquelles nous sommes partenaires, notamment au travers de stages qui, si chacune des parties est satisfaite, découlent sur une embauche. Certaines de ces entreprises nous connaissent depuis longtemps et d’autres, qui cherchent à recruter, découvrent ce que l’on fait et décident de faire l’essai.

En plus de qualifications, les employeurs cherchent aussi et surtout des personnes qui ont un savoir-être adapté à l’entreprise et à ses codes. C’est ce qu’apporte principalement le RSMA : un cadre structurant. La discipline, qui est le fondement de la vie en collectivité, permet l’acquisition de règles simples par une application quotidienne, en internat, et donc une expérience vécue de ce cadre. En fixant des repères, nous enseignons à nos volontaires stagiaires à mieux comprendre leur environnement et à s’y positionner. Et c’est comme ça qu’ils arrivent à s’épanouir.

L’objectif, par l’accompagnement que permet le cadre militaire, est de guider les jeunes vers la réussite.

« La formation ne reste pour nous qu’un moyen, l’objectif est de les mener dans l’emploi. »