Le PARM (Pôle Agroressources et de Recherche de Martinique), satellite de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) est un accélérateur d’innovation qui contribue à la valorisation des agroressources de Martinique. Un outil clé de recherche et de création de richesse locale. – Texte par notre partenaire

Nicaise Monrose, président du conseil d'administration du PARM - Martinique
Nicaise MONROSE, CTM, est le président du Bureau du Conseil d’administration du PARM, dont la composition est la suivante : Monette TAUREL, CTM, 1er Vice-Président; Georges HARPON, CMAM, 3ème Vice-Président; Charles LARCHER, AMPI, 4éme Vice-Président; Sandra CASANOVA, CTM, Trésorière; Charles AGATHE, CRPMEM, Trésorier Adjoint; Emile ROSALIE, Chambre d’Agriculture, Secrétaire; Pierre GITANY, CCIM, Secrétaire Adjoint.

Quel rôle joue le PARM, satellite de la CTM, en matière d’autonomie alimentaire du territoire ?

Nicaise MONROSE, Président du PARM : Le PARM poursuit trois niveaux d’objectifs stratégiques pour favoriser l’autonomie alimentaire locale :

  • Développer des connaissances avec la recherche développement pour identifier les voies de valorisation des productions agricoles.

C’est un levier de création de valeur ajoutée avec l’innovation ; l’enjeu est d’aider la diversification agricole à se développer davantage avec des retombées économiques et sociales au niveau du secteur de l’agro transformation. Nos interventions plurielles dans ce domaine sont ancrées dans les filières de diversification végétales et animales à l’appui de projets collaboratifs.

« Le PARM intervient pour conseiller et assister le développement de projets, la mise au point de produits, l’étude qualité des productions, la définition d’ateliers de transformation et d’équipements. »

  • Assister le tissu d’entreprises TPE, PME et les nombreux projets qui émergent dans l’agro transformation.

Le PARM, en tant qu’acteur du transfert, intervient pour conseiller, assister le développement de projets, la mise au point de produits, l’étude qualité des productions, la définition d’ateliers de transformation et d’équipements. Il met à disposition ses espaces techniques pour assister le lancement de petites productions. Le PARM anime son réseau pour favoriser la diffusion d’informations utiles pour renforcer le niveau de performance des activités : veille marchés, réglementaire, animation de « Tech days » thématiques, etc…

  • La formation des professionnels et étudiants du secteur

L’accueil d’élèves de lycée professionnel agricole en ateliers travaux pratiques dans le cadre de leur cursus constitue par exemple une contribution importante tournée vers l’avenir de notre agriculture. 

Par ailleurs notre programme d’actions de formation technologiques certifié Qualiopi, à destination des professionnels, est proposé pour répondre aux enjeux de l’autonomie alimentaire.

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C’est à travers l’entrepreneuriat que notre agriculture peut se diversifier et évoluer vers un nouveau modèle économique? 

En effet, c’est la voie à emprunter pour sortir d’une logique d’importation intensive pour entrer dans une dynamique de production endogène, durable et créatrice d’emplois. C’est véritablement ce nouveau rapport à l’entrepreneuriat que le PARM souhaite impulser aux porteurs de projets qui évoluent dans un secteur où les capacités de développement sont énormes.

Les thématiques « clés » du PARM mises en place sont la qualité et l’aptitude technologique à la transformation des légumes péyi. Le PARM a travaillé avec la Chambre d’Agriculture et d’autres acteurs, sur les productions vivrières et notamment sur l’igname, la patate douce, le fruit à pain, la banane plantain, le manioc. L’objectif est de caractériser la qualité de ces productions (effet variétal, itinéraire technique, localité de production ..) pour proposer des conditions de production les plus adaptées aux producteurs. 

Il s’agit aussi d’étudier leurs procédés de transformation chaque fois avec les questionnements suivants : vers quels produits finis pour mieux valoriser ? Quelles opportunités de marché pour innover ? Durée de conservation, quel emballage ? Quel marché cible au regard des qualités sensorielles et autres…? 

« L’enjeu est le suivant : amplifier l’entrepreneuriat dans l’agroalimentaire en misant sur des petites structures et davantage de transformation de nos productions agricoles. » 

En résumé, le PARM a pour ambition d’activer tous les leviers possibles pour la valorisation de nos ressources agricoles. 

La connaissance de la qualité nutritionnelle des fruits et légumes cultivés en Martinique constitue une référence scientifique que nous avons établie. Elle valide l’intérêt nutritionnel de nos productions maraichères et fruitières peyi. Notre ouvrage publié en 2020 « Les trésors exquis des fruits et légumes tropicaux » en témoigne. C’est un levier important pour transformer les comportements alimentaires et se réapproprier la consommation de nos productions. 

À côté de quoi, nous nous intéressons également aux productions de niche patrimoniales (miel, cacao, plantes aromatiques et médicinales) avec pour objectif la valorisation de leur qualité et de leur potentiel de valorisation. C’est un des moyens de soutien de la diversification agricole, la production de niche pouvant apporter un complément d’activité agricole.

Un autre niveau d’intervention du PARM est celui de la labellisation ?  

Absolument, le travail sur la qualité et la différenciation avec la labellisation vise la caractérisation des produits pour une meilleure différenciation sur le marché local où la concurrence est rude. Le projet collaboratif conduit avec la filière bovine est une illustration de cette démarche qui participe à la performance de la filière en valorisant le travail du producteur.

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Forts des ces acquis, quelles sont nos perspectives pour davantage de production agricole sur le marché local ? 

D’une part, impulser, inciter l’émergence de productions d’agro-transformation au stade artisanal ou semi-industriel pour ancrer des transformations et ainsi accroitre l’autonomie alimentaire. 

D’autre part, l’innovation pour rapprocher l’offre des produits agricoles du consommateur et répondre à la demande des circuits courts : vers de nouveaux process, de nouveaux produits et co-produits.

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