Elle parle avec enthousiasme, elle est pétillante. Débordante d’énergie et d’optimisme, Raphaëlle Rinaldo est un rayon de soleil qui œuvre au quotidien pour un futur exemplaire.

Texte Sandrine Chopot – Photo Jody Amiet

Changer le monde, ça s’apprend !

Raphaëlle est la première candidate des territoires ultra-marins à avoir été sélectionnée pour participer à la formation proposée par le Collège Citoyen de France qui prépare les responsables publics de demain. « Cette formation me donnera les clés pour avoir de l’influence au niveau politique et faire bouger les choses », espère-t-elle.

Responsable de l’antenne Guyane « Osons ici et maintenant », fondatrice de l’agence SAMA, co-fondatrice de Bèl Nati, et bientôt future directrice de l’association SEPANGUY, Raphaëlle est une femme engagée et passionnée. « La transmission, le partage de la connaissance de nos patrimoines culturels et naturels sont des valeurs qui me portent au quotidien. Un savoir ne vaut que s’il est partagé. La Guyane dispose de tous les atouts pour oser un modèle de développement viable économiquement et respectueux de l’environnement. La souveraineté des territoires est mon domaine de prédilection », explique-t-elle. 

Raphaëlle Rinaldo est une tête chercheuse

Arrivée en Guyane à 2 ans, de parents guadeloupéens, Raphaëlle affiche un parcours sans faute. Après deux années de classe préparatoire aux grandes écoles, elle obtient son diplôme d’ingénieure en Sciences Technologies et Industries du Bois à l’ENSTIB. Aussitôt, elle rêve de partir découvrir le monde… mais des rencontres exceptionnelles vont changer son chemin de vie. « Lors de mes études d’ingénieur, j’ai réalisé un stage ouvrier en exploitation forestière dans l’entreprise de Mr Lucien Raguin en Guyane. À la fin de mon cursus, ce dernier m’a contactée pour me proposer un sujet de thèse me disant que j’irai explorer le monde plus tard. J’ai dit OUI ! J’étais convaincue que la science devait servir au développement du territoire », commente-t-elle. Durant sa thèse, Raphaëlle développe un outil multicritères d’identification des arbres de la famille des Lauracées (famille du bois de rose, laurier, avocat…) dans un but d’une production durable et certifiée d’huiles essentielles. Sa thèse en poche, son désir de voyage la titille à nouveau…

Appétence pour les sciences humaines et sociales

Rebondissement. En août 2012, un poste de responsable scientifique s’ouvre au Parc Amazonien de Guyane. Elle hésite à postuler mais le Président du Conseil scientifique du PAG la convainc et ses propos sont toujours gravés dans sa mémoire. « Si tu ne postules pas, tu ne pourras pas dire au monde que tu existes ! ». Sa candidature est retenue. Durant huit années, Raphaëlle travaille sur des problématiques environnementales, mène des enquêtes en sciences humaines et sociales auprès des différentes communautés locales. « Le PAG m’a permis de monter en compétences au niveau juridique, de relier les mondes entre eux, à savoir, la science, les institutions, les communautés. J’ai pris plaisir à faire de la concertation et de l’animation scientifique, à travailler avec les organismes de recherche français et du plateau des Guyanes, à former des médiateurs sur Camopi et Maripasoula, à participer à des missions scientifiques en sites isolés », souligne la jeune femme.

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Raphaëlle Rinaldo souhaite développer des possibles 

Janvier 2020, une nouvelle opportunité s’offre à elle. Elle accepte le poste de responsable de l’antenne Guyane « Osons ici et Maintenant », un concept inspiré du Canada qu’elle entend bien développer sur le territoire. « À ce jour, nous avons accompagné une cinquantaine de jeunes à trouver leur voie à travers des programmes Katapult. L’idée est d’apprendre à mieux se connaître, à lever les freins liés à leur insertion sur des parcours qui durent 6 à 8 mois », précise-t-elle. Mi-mars, un nouveau défi l’attend : elle occupera à 100 % le poste de directrice de l’association SEPANGUY, pour laquelle elle est bénévole scientifique depuis 2018. Pour pouvoir agir et entreprendre de la sorte, Raphaëlle a besoin de se ressourcer, « c’est quand je suis assise dans une pirogue au milieu de la nature ». Un temps “d’ancrage” nécessaire à tout un chacun, explique-t-elle. Il faut être « ancré dans notre environnement pour se propulser ! »

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