Gestionnaire de la plateforme aéroportuaire Martinique Aimé Césaire, la SAMAC entend offrir d’ici à 2027, un aéroport moderne et responsable. Nathalie Sébastien, directrice générale adjointe et membre du directoire et Myriam Suivant, chargée management environnemental expliquent l’engagement de la structure pour le respect de l’environnement.

Texte Célia Labry – Photo Jean-Albert Coopmann

Quelle est la position de la SAMAC vis-à-vis du développement durable ?

Nathalie Sébastien : En 2021, lorsque la SAMAC a décidé de définir sa raison d’être, elle a fait du développement durable et du respect des enjeux environnementaux une de ses priorités. Nous nous sommes appuyés sur cette raison d’être pour développer notre plan stratégique 2022-2027, où on retrouve comme fil conducteur, des engagements en matière de développement durable. Ce plan stratégique répond au défi de la transition et modération énergétique et, ce faisant, l’aéroport se prépare au principal enjeu de transformation du transport aérien qu’est sa décarbonation.

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Pouvez-vous développer les actions mises en place en ce sens ?

N.S : Un certain nombre de choses ont été instaurées pour apprécier l’impact de notre activité sur notre environnement. Cela se traduit par la mise en place d’un suivi de la qualité de l’air sur et autour de la plateforme aéroportuaire.

À cet effet, un partenariat a été mis en place avec Madininair en 2021. Le plan d’exposition au bruit a été remis à jour pour identifier les zones impactées par d’éventuelles nuisances sonores liées à l’activité du transport aérien.

L’aéroport a pour limite naturelle la mangrove. Il était intéressant de connaître la biodiversité présente sur la plateforme aéroportuaire et de savoir comment faire pour la préserver. Un autre enjeu qui concerne tous les acteurs et particulièrement ceux du transport aérien est la directive « Fit for 55 », qui nous oblige à arriver à la neutralité carbone à l’horizon 2050 avec une étape intermédiaire en 2030.

Les travaux d’extension se terminent en décembre. Comment ce projet entre dans le cadre du développement durable ?

Myriam Suivant : Le projet dans son ensemble a été conçu de façon à prendre en compte les exigences du référentiel HQE, haute qualité environnementale, avec pour objectif, la certification de la jetée régionale. Les phases programme et conception ont déjà été certifiées et bientôt, la phase réalisation le sera également.

Avec ce projet, la SAMAC est positionnée sur une cible très performante pour la gestion de l’énergie, la maintenance et la gestion des déchets.

Le choix des matériaux a été réalisé à l’issue d’une analyse multicritères intégrant à la fois les impacts environnementaux et sanitaires, mais aussi la notion de recyclabilité en fin de vie.

Ce projet a été conçu autour d’intentions bioclimatiques pour valoriser les ressources naturelles et adaptées à la Martinique comme la lumière, la fraîcheur, afin de réduire la consommation énergétique et garantir un confort d’usage. Pour réduire la consommation d’eau potable, il est prévu l’installation de cuves de récupération d’eau pluviale destinées à alimenter les sanitaires de l’aéroport.

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Comment les différents acteurs de l’aéroport sont impliqués dans cette démarche de modernité et de responsabilité ?

N.S. : En 2022, la SAMAC a obtenu le premier et le second niveau du programme d’accréditation ACA (Airport Carbon Accreditation). Le point de départ de la certification est d’établir le bilan de l’empreinte carbone, donc de mesurer l’impact du gestionnaire d’aéroport sur son environnement.

M.S. : Ensuite, au niveau 2, nous cherchons à réduire nos émissions et à mettre en place notre plan de management carbone. Au niveau 3, nous travaillerons avec les tiers, tels que les compagnies aériennes, les assistants en escale, les commerçants, tout en intégrant leurs émissions dans notre bilan carbone.

N.S. : Un partenariat est nécessaire sur ces sujets car nous voulons garder cette dynamique d’exemplarité. Un accompagnement dans les actions de transition énergétique est en cours. Pour éviter de laisser tourner les moteurs de l’avion et pour le rafraîchir, des systèmes d’alimentation électrique et de climatisation seront mis à disposition. Un autre enjeu, par exemple, pour les compagnies aériennes, sera l’utilisation de carburants SAF, c’est-à-dire des carburants durables. La plateforme aéroportuaire doit se préparer à cette échéance de façon à proposer des infrastructures d’avitaillement qui leur permettront d’accéder à ce type de carburant.

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