Passer à l’action avec Élite Écologie
Au-delà de la vente d’équipements écologiques, Élite Écologie, travaille également à la propagation de valeurs, pour enfin donner lieu à une action concrète dans le champ de la préservation de la planète.
Texte Yva Gelin – Photos Jean-Albert Coopmann et Lou Denim
Ce n’est pas se dire « on va faire », c’est “on fait”
Walter Bajazet, fondateur de Élite Écologie
Les valeurs d’Élite Écologie
« L’ écologie est une déclaration d’amour au monde ».
C’est le slogan choisi par la société il y a trois ans, au moment de sa création en Guadeloupe. Trop romantique ? Trop abstrait ? Énoncée telle quelle, la phrase sonne presque creux. Presque… Pour rappel, l’écologie en dehors d’être une science est également un courant de pensée. Une doctrine, à la recherche de comportements, attitudes et modes de vie qui permettraient à l’humain de se fondre plus harmonieusement dans l’équilibre naturel de l’environnement. L’idée est belle, mais dans sa phase de concrétisation, a souvent porté à confusion. Une confusion expérimentée par Walter Bajazet, fondateur de Élite Écologie qui, dans son parcours professionnel, s’est retrouvé à installer des chauffe-eaux solaires « de manière industrielle », comme il l’explique. « On démontait un matériel qui fonctionne pour le remplacer par un matériel qui fonctionne sans même penser à la valorisation. Donc, il y avait bien un concept écologique et environnemental mais qui était complètement biaisé ». C’est à partir de ce raisonnement que se construit Élite Écologie, avec pour objectif de faire réellement sens.
Cœur d’activité
Walter Bajazet a fait le choix de faire partie de ceux qui adoptent une nouvelle façon de vivre avec les nouveaux outils disponibles et contribuant à un développement plus durable. Élite Écologie, c’est donc d’abord cela : une entreprise qui fait de son fonds de commerce la vente de produits qui permettent, concrètement, de mettre en place la transition écologique chez soi. Chauffe-eau solaire, chauffe-eau thermodynamique, climatisation, citerne tampon, citerne de récupération d’eau de pluie, panneaux photovoltaïques… Le fondateur rend le passage à l’action plus concret en commençant par s’adapter à la réalité des particuliers qui est, comme il le dit : « de protéger leur monde et non le monde. Monsieur tout-le-monde s’inquiète de pouvoir payer son loyer. Par conséquent, l’argument de ne pas polluer n’est pas suffisant. On propose donc aux clients des produits qui ont un intérêt pour la planète, mais aussi pour leur monde à eux, en leur permettant de faire des économies. » Monsieur et madame tout-le-monde n’étant pas au fait de ce qui serait le plus adapté pour la réalité de leur domicile, Élite Écologie propose un bilan énergétique gratuit à domicile. « Pour pouvoir les conseiller sur les pôles les plus énergivores de la maison. De façon gratuite, on dresse au client un bilan pour lui expliquer concrètement comment il peut réduire son impact sur l’environnement. »
Nous cherchons en permanence un climat d’équité et de rapport win-win.
Walter Bajazet, fondateur de Élite Écologie
Prendre soin de l’humain avec Élite Écologie
Autour de ce cœur de métier qu’est la vente d’équipements écologiques, Élite Écologie cherche également à appliquer les valeurs humaines que propagent l’écologie. Bienveillance, respect, écoute, partage, communication… Un point d’honneur est mis à appliquer ces valeurs aussi bien en interne qu’en externe. « Tout le monde est au même niveau de l’organigramme en termes de respect. C’est énoncé avec beaucoup de facilité, mais c’est la réalité. Le respect qui est dû à la femme de ménage est le même que pour le PDG. De plus, tous les sujets qui concernent la structure sont débattus le lundi matin en réunion inter-îles et chacun a son mot à dire, sur tout. » C’est aussi une histoire de philosophie, de la manière dont chacun se voit et pour cela, le fondateur a une petite formule magique : « Je demande souvent aux gens de faire confiance à leur bon sens. Cette petite voix au fond de nous et, que pour des raisons diverses, on n’écoute pas. C’est le fil conducteur de la structure, s’écouter soi-même. il faut être conscient de qui on est et de ce qu’on fait pour des relations saines ». Une logique de l’humain qui s’étend dans le rapport clientèle, avec qui il s’agit d’être dans une démarche de transparence. Élite Écologie effectue gratuitement le montage de dossiers administratifs et financiers. « Sur 90 % de nos ventes, une part importante des investissements se fait par des primes, comme la prime Rénov’. D’autre part, les supers pollueurs ont aujourd’hui l’obligation de payer une taxe. Nous captons cette taxe et plutôt que de la mettre dans notre poche, on va directement la répercuter sur le prix du client pour lui permettre d’avoir un produit moins cher. Nous cherchons en permanence un climat d’équité et de rapport win-win. »
Élite pour Exigence
Côté environnement, comme l’explique Walter Bajazet, « nous savons que ça ne va pas bien, nous en sommes conscients » et pourtant le passage à l’action est laborieux. « L’élite, c’est ce que j’attends de mes collaborateurs et de moi-même. C’est de ne pas composer avec la médiocrité et l’à-peu-près. C’est vraiment une philosophie, une attitude, une posture qui consiste à être les meilleurs dans ce que nous faisons. » Une volonté d’exigence qui va de pair avec un esprit de cohérence et mène Walter Bajazet à également organiser des nettoyages de plages, « les cleans », une fois tous les trois mois. « Une partie du bénéfice de l’entreprise n’est pas vouée à finir dans ma poche, mais est réinjectée dans des actions comme les cleans. Nous louons des bus, des bennes, on prend des gants, on met des bottes et avec tous ceux qui ont envie de venir, nous nettoyons des plages pendant le week-end pour permettre d’avoir un littoral et un environnement plus sain. » Resserrer les liens, conscientiser l’utilisation de l’énergie et la place de cette dernière dans le quotidien, c’est aussi le rôle d’action telles que « le jour de la nuit ».
« L’idée, c’est d’éteindre les lumières pour allumer les étoiles. Il s’agit de réduire l’impact carbone et mesurer concrètement la consommation d’électricité à ce moment-là. C’est également l’occasion de rappeler que l’une des missions de Élite Écologie est également de soulager le réseau électrique. » L’action qui n’a pu être menée, pour l’instant, qu’une fois en Guadeloupe, a pour objectif d’encourager chaque foyer à éteindre les lumières pendant une heure, de 19 h à 20 h. « Nous étions en partenariat avec le rectorat pour cette opération », raconte Walter Bajazet. « Les élèves nous ont rapporté avoir joué à des jeux de société avec leurs parents. Ça n’a été suivi que par 3 % de la population, mais nous allons renouveler l’opération. Au moins, Élite Écologie est dans l’action quotidienne. Ce n’est pas se dire “on va faire”, c’est “on fait”. »
La fourmilière Élite Écologie
L’efficacité d’une communauté passe par son organisation et c’est ce sur quoi Walter Bajazet a, en partie, misé pour mener à bien l’aspect concret. Les compétences de Élite Écologie sont réparties en quatre pôles principaux. Au sein du pôle administratif, l’équipe se doit d’être mentalement agile afin de « comprendre et capter tous les systèmes de primes qui existent au national ». Pour l’équipe technique, l’organisation est la compétence primordiale afin « d’assurer une pose de qualité ». La partie achat doit, elle, s’assurer d’être en cohérence avec les valeurs de l’entreprise, car le but est d’acquérir des produits auprès de fournisseurs en correspondance réelle avec l’écologie. « Nous privilégions les circuits courts et la valorisation des déchets. Tous mes fournisseurs ont l’obligation de me fournir des bennes pour pouvoir trier les déchets. » Enfin, la partie communication a pour rôle de faire comprendre « ce qu’on est et ce que nous faisons, sans que cela soit biaisé ». Cet écosystème, c’est en tout 12 salariés sur les trois départements que sont la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique en plus d’une soixantaine de sous-traitants. Mais finalement, où se situe la déclaration d’amour au monde dans toute cette organisation ? « Je reste un capitaliste puisque Élite Écologie est une entreprise. Mais je me sens en adéquation, car la meilleure façon de faire du bien à tout le monde aujourd’hui, c’est de faire de l’écologie et de l’environnement. » Alors finalement, l’amour n’est-il pas perceptible dans ces quelques paroles, aveux d’une faiblesse certaine mais également de la volonté d’un engagement concret ?