L’esprit start-up ça vous dit quelque chose ? Seyes, lancée il y a moins d’un an par trois associés, en a fait son ADN. Son objectif, insuffler l’esprit start-up dans les grandes entreprises mais aussi apporter l’approche business de ces grandes structures aux porteurs de projet. Seyes, c’est un pont, une passerelle entre deux mondes complémentaires qui se méconnaissent.

Benjamin Postaire

Seyes est née d’une rencontre. Une rencontre entre les deux co-fondateurs, Rémi Voluer et Julien Eyraud, sur le projet Start n’ Run, l’association des Start-up de La Réunion. Ça ne s’invente pas. « Nous partageons la même vision de l’écosystème réunionnais et de ses besoins », explique Rémi Voluer. Un double besoin en réalité, avec d’un côté les grandes entreprises et de l’autre les start-ups. « Elles ont des compétences et des approches complémentaires », assure-t-il. C’est là qu’intervient Seyes : « Nous avons donc développé une double activité, corporate et entrepreneuriale ».

De l’activité, Seyes n’en manque pas. Lancée en août 2016, la jeune boîte a déjà bien propagé la sainte parole de l’esprit start-up. L’équipe s’est d’ailleurs renforcée en conséquence puisque les deux compères ont été rejoints par une troisième associée, Julie Blanchard, et ont créé un « start-up studio » composé de cinq salariés pour la production digitale. « Nous cherchons à mutualiser les ressources expertes pour les clients corporate et les porteurs de projet, explique Rémi. Il était nécessaire d’internaliser cette partie ».

De la refonte de Clicanoo au design des nouveaux bureaux de la Sodiac, Seyes transforme les grands groupes et dynamise les start-ups avec un souci d’efficacité et de pragmatisme. La double approche qu’elle prône, cette manière de garder un pied dans chaque monde, c’est la garantie pour l’entreprise de rester éveillée aux besoins de chacun tout en transmettant ce qu’il y a de mieux à prendre chez l’autre. Seyes, c’est un pont entre deux rives sur lequel circule des idées.

« Comme des pirates »

« Nous amenons de l’enthousiasme et des solutions concrètes dans les équipes pour créer les business de demain » , entame Julie. Concrètement, dans les grandes structures, Seyes intervient comme un cabinet de conseil sur des thématiques larges allant de la communication aux Ressources Humaines en passant par la stratégie digitale, la recherche et développement ou l’innovation stratégique. « Nous apportons une approche entrepreneuriale avec une obligation de résultat, nous libérons la parole et les talents internes, ce qui fait que les projets avancent beaucoup plus vite », explique Rémi. « Nous nous définissons comme des pirates. Nous sommes des facilitateurs d’innovation. Du jeune porteur de projet aux grands groupes, les problématiques sont les mêmes, proposer rapidement un bien ou un service qui trouve son marché », précise Julien. La philosophie de Seyes est simple : libérer les talents, apporter le leur et faire appel à leurs réseaux pour la réussite des projets.

A titre d’exemple, Seyes accompagne le Journal de l’Ile de La Réunion depuis huit mois dans la redéfinition de sa stratégie de développement digitale. Un repositionnement aussi bien organisationnel que commercial, technique et éditorial, appuyé sur la refonte du portail Clicanoo lancé en avril.

Parallèlement, Seyes accompagne cinq porteurs de projet et se positionne comme un accélérateur, « un dynamiseur de business, nous nous impliquons au jour le jour sur les projets dans lesquels nous croyons », précise Rémi. « Nous proposons une offre globale : administratif, financier, juridique, marketing, R&D, recherche de partenaires et de clients : nous apportons notre expérience et notre réseau pour la réussite des jeunes pépites réunionnaises », enchaîne Julien. Le système est en effet différent de ce que l’on a coutume de voir : Seyes prend une part minoritaire du capital de la start-up et participe ensuite à son développement en apportant ses compétences et ses ressources. Une approche beaucoup plus souple qui se veut « complémentaire des autres dispositifs », assure Rémi. Il poursuit : « Nous dégageons environ un tiers de notre temps et de nos ressources financières et humaines pour faire grandir ces projets ».

Parmi ces projets, Connekt4 porté par Ashley Gauzère, qui propose une solution globale de paiement et de communication mobile pour le continent africain ; Aolyz, porté par Charles Henry Lear, qui développe une éolienne verticale révolutionnaire avec une batterie de stockage par air comprimé ; ou encore Christian Saint-Genis qui crée des sorbets bio haut de gamme via un procédé breveté.

Le projet CrazyBee, lui, symbolise bien le rôle de passerelle que joue Seyes. Il s’agit d’une offre de ruchers connectés proposés à la location aux entreprises et aux collectivités. CrazyBee s’occupe de tout, de l’installation du rucher jusqu’à l’extraction et la mise en bocaux du miel. Un projet écologique, fédérateur pour les salariés et permettant des axes de communication originaux.

« Notre objectif est simple, apporter nos compétences et notre réseau au service des entreprises et projets réunionnais, assure Rémi. Faire de La Réunion, un territoire de pointe en innovation, c’est définitivement possible », conclut-il.

www.seyes.re
Rémi Voluer – 0692 60 57 98