L’Association Guyanaise des psychologues cultive le bien-être 

Au service de la profession et à l’écoute du grand public depuis trente ans, l’Association guyanaise des psychologues (AGP) regorge d’experts bénévoles qui impulsent des dynamiques positives. Confidences de Joyce Dechamp, présidente de l’association. Propos recueillis par Aurore Portelli

Une experte « ange-gardien »

Son diplôme de psychologie en poche, Joyce Dechamp ne tarde par à rentrer en Guyane afin de mettre ses compétences au service de son pays. Entre temps, elle poursuit brillamment sa montée en compétences à travers des diplômes universitaires et la formation continue. Après dix ans dans un Institut médico-éducatif pour déficients intellectuels, elle intervient aujourd’hui au Centre de Ressources Autisme de Guyane. Membre active depuis plus de dix ans, Joyce Dechamp confie que l’AGP l’a soutenue et construite dans sa pratique autant que dans son positionnement professionnel. 

Une association à l’écoute 

Créée le 6 mai 1988 par une poignée de psychologues, l’AGP regroupe les experts de tous champs d’exercice (psychologie clinique, scolaire, du travail, neuropsychologie…). 

Association dynamique, ses domaines d’action sont vastes : formation des psychologues, approche de la discipline par le grand public, réflexions et analyses des pratiques, construction d’un réseau solide et efficace de professionnels.

L’association se met également au service de la population, en organisant des actions de sensibilisation et de réflexion aux thématiques d’actualité. A titre bénévole, des permanences anonymes et gratuites sont proposées pour l’écoute et l’orientation de tous. 

Une nouvelle mandature pour impulser une nouvelle dynamique…

Joyce Dechamp, qui vient d’être élue pour un mandat de trois ans, souhaite, avec son bureau, fédérer un maximum de confrères. « Notre métier nécessite de créer et de co-créer ensemble. A travers notre pratique dans nos différents champs d’actions, nous sommes guidés par une idéologie : celle de faire avancer les personnes avec lesquelles on travaille, sur leur construction personnelle et par ricochet sur la construction collective. On participe ainsi avec un regard avisé à la société guyanaise en mutation. Il est important d’apporter un regard pluriel pour un chemin commun. »

Et de nouveaux projets

Le nombre et la diversité des membres de l’association en font la force et la richesse, une chance, selon la présidente, de rassembler des psychologues intergénérationnels, interculturels et de spécialités différentes. Joyce Dechamp compte « sur cette pluralité pour être représentatif et efficace dans la réflexion, les stratégies et les diverses actions. »

En ce début de mandature, les projets foisonnent : Edition des actes du colloque des 3ème Journées d’études sur la famille en Guyane, production de la deuxième édition de l’annuaire de la santé mentale en Guyane, mise en place d’antennes de l’AGP sur l’ensemble du territoire et bien entendu l’organisation des trente ans de l’association, événement majeur de cette année 2018.

Sans oublier le bien-être au travail, composante fondamentale de la vie professionnelle 

L’AGP relève deux phénomènes importants : le burn-out professionnel et le harcèlement au travail. 
« Beaucoup d’entreprises font appel à des psychologues du travail afin d’aider aux recrutements, à vérifier les profils de postes, maintenir des conditions de travail optimales, avec parfois un rôle de gestion et de guidance des carrières. Sont également mis en place des séminaires afin de permettre la cohésion d’équipe et susciter la motivation. Cette spécialité de la psychologie a toute son importance et se développe avec assurance. »

L’AGP a d’ailleurs été invitée à communiquer lors d’un colloque dans les mois à venir sur les « risques psycho sociaux et la souffrance au travail ». Accompagner les salariés en détresse est primordial pour l’AGP et ce travail commence, selon Joyce Dechamp, par la prévention sur les risques et sur les droits des salariés. Parole
d’ange-gardien !