Entreprise. Détails des métamorphoses dues aux réseaux sociaux dans le monde de l’entreprise.

Il est où ? Le petit écran que nous sommes nombreux à chérir. La poche, la main, le sac ? Que l’on y adhère ou pas et cela n’est pas un scoop, les smartphones ont envahi nos vies.

Une fenêtre vers le paradis des réseaux sociaux, en parallèle du monde réel. Aucune innovation de cette ampleur n’intervient sans générer de changement dans notre vie personnelle et professionnelle.

Nos “réseaux sociaux” d’aujourd’hui, 100% virtuels, ont fait passer à la notion de réseau un nouveau cap. Tout est à portée de main à n’importe quel moment de la journée.

Une présence permanente qui a modifié le recrutement et la recherche d’emploi, le management, la commercialisation ou encore les stratégies développées au sein des entreprises.

Réseaux sociaux, RH 2.0

Une recherche d’emploi nécessite souvent l’intervention d’un réseau. Il est donc logique que les réseaux sociaux aient leur rôle dans cette démarche, dont l’enjeu est l’image d’un potentiel candidat ou d’une potentielle entreprise sur différentes plateformes du web.

Dans leur recherche de nouveaux talents, les entreprises ont adopté ce mode de fonctionnement. Ainsi, elles privilégient LinkedIn devant Facebook, Instagram et plus récemment Tiktok (pour le recrutement des moins de 25 ans), ce dernier étant vu comme une  véritable mine à nouveaux potentiels.

Dans l’autre sens, comme l’explique le psychanalyste Michael Stora, l’individu qui s’est d’abord laissé charmer dans sa vie personnelle par « la promesse de pouvoir s’afficher en toute transparence » sur les réseaux sociaux, est en quête d’authenticité dans sa recherche d’emploi.

Cette recherche du poste idéal implique ainsi de pouvoir se faire une idée des valeurs et du fonctionnement d’une entreprise avant de l’intégrer. Et à ce jeu-là toute entreprise soignant son image virtuelle est gagnante.

Plus précise l’image est, plus les chances d’attirer le candidat idéal seront grandes.

« La e-réputation n’est que le reflet dans le digital de la réputation réelle. »

Emmanuel De Saint-Bon, fondateur et directeur de l’agence de communication Roxane Social Animals
Slack

Le flexi-management au cœur de l’entreprise 2.0

L’employé 2.0 est un employé qui réagit différemment au système hiérarchique. Le rapport aux savoirs s’est facilité avec internet. Par exemple, il n’est pas rare qu’un médecin se retrouve face à un patient expert, apte à discuter et parfois contredire les prises de décisions médicales.

Dans la même logique les relations entre patrons et salariés se trouvent modifiées, ces derniers étant de moins en moins enclins à rentrer dans un moule hiérarchique.

« C’est une génération en quête de reconnaissance qui veut donner plus de sens à ce qu’elle est et ce qu’elle fait.»

« Par conséquent le système hiérarchique est plus horizontal qu’avant », explique Michael Stora. 

De leur côté, les employeurs disposent de nouveaux outils pour mieux communiquer au sein de leur équipe. D’ailleurs les réseaux sociaux ont mis en place des outils professionnels baptisés RSE (Réseau social d’entreprise) qui facilitent la fluidité des échanges, l’organisation d’événements, la création de groupe, ou encore le simple partage de fichier.

Un exemple concret est la création de la workplace de Facebook. Il est possible d’organiser différents projets, diffuser des vidéos live aux équipes ou encore organiser des séances de travail.

Slack, sur le même principe de faciliter la communication transversale entre les différents départements d’un même groupe, permet de créer différents canaux, organiser des réunions.

Mieux, conformément à la loi El Khomri qui établit le « droit à la déconnexion des salariés », l’application permet à l’utilisateur de programmer les heures où il ne reçoit pas de notifications.

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L’expérience client avant tout

Vue par le client

A la différence du commerce traditionnel qui plaçait le produit au cœur de la réflexion commerciale, le commerce à la mode des réseaux sociaux privilégie le client. Ce dernier ne consomme plus un simple produit mais une expérience.

Les entreprises tendent de plus en plus à instaurer ce lien de confiance via une image virtuelle soignée et travaillée lui conférant un volet plus humain.

Autre changement d’ampleur, la nouvelle liberté acquise par le client lors de la phase de préachat. A loisir, le client en fonction de ses envies, entame une phase de recherche autonome lors de laquelle, au nom du respect des libertés individuelles, les entreprises ne peuvent intervenir. Libre au consommateur de trouver le produit ou le service qui lui correspond.

Tablette numérique illustrant la digitalisation

Vue par l’entreprise

C’est ici qu’interviennent les techniques de prospection digitale telles que le « social selling » et « l’inbound marketing ». Celles-ci rééquilibrent le processus de vente en faveur des entreprises. Elles regroupent toutes les méthodes permettant de créer du lien et de l’entretenir avec des potentiels clients à fidéliser.

Créations de post, de page Facebook ou Instagram ont pour enjeu d’humaniser et créer un lien de confiance auquel les consommateurs sont aujourd’hui très réceptifs.

Il ne s’agit plus de trouver de potentiels clients, mais de faire en sorte que ces derniers trouvent d’eux-mêmes l’entreprise.

C’est ce que Maxime Crépel, sociologue, appelle « le marketing de soin » dont l’efficacité est un subtil mélange entre la compréhension des algorithmes propres à chaque plateforme et « des stratégies de diffusion visant à créer une vitrine attractive ».

L’inbound marketing, en moyenne 60% moins cher que les techniques de marketing traditionnel, selon un document de l’académie de Versailles sur « L’utilisation des réseaux sociaux dans l’entreprise », met en place des stratégies pour générer du trafic sur les plateformes web. Ainsi les réseaux sociaux ont fini par faire partie intégrante du processus de vente.

« Tout l’enjeu de la prospection digitale est de partager un contenu de qualité au bon acheteur, au bon moment et dans le bon contexte ».

Une tendance que Whatsapp a également tenté de s’approprier. Whatsapp Business destiné aux petites entreprises a pour objectif de faciliter la création d’un lien personnalisé avec le client, et de simplifier la présentation de produits et services.

réputation en ligne

L’image de marque, enjeu des réseaux sociaux

On l’aura compris, la gestion des différentes plateformes web, l’entretien de la clientèle, de la notoriété… tout ce qui constitue la marque employeur, ou plus simplement, l’image véhiculée par l’entreprise, nécessite un encadrement rigoureux et permanent.

Un rôle assumé par le community manager. Il prend en charge l’essentiel du développement de l’engagement et de la visibilité d’une entreprise. Cela implique de gérer la communauté web, rapprocher la marque du consommateur, et bien sûr veiller aux autres informations concernant la marque qui circulent sur les réseaux sociaux.

Dans cette nouvelle configuration, chaque salarié a la possibilité de devenir un ambassadeur de son entreprise en engageant sa propre communauté. A l’image d’une communauté « réelle » les mêmes règles sociales s’appliquent. Un individu a toujours plus confiance en une personne qu’il ou elle connaît.

« Les codes attendus sur les réseaux sociaux sont d’abord ceux qui sont aussi attendus dans la vie réelle. »

Emmanuel de Saint-Bon

En plus de participer à l’humanisation du storytelling de l’entreprise, le salarié ambassadeur amène un mode de fonctionnement très positif à l’entreprise. Il développe l’engagement des salariés, inspire la collaboration et dans la foulée en facilite l’expérience client.

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