Chacun des sept skippers guadeloupéens engagés a été tiré au sort pour poser une question, et une seule, à l’un de ses compatriotes. Amis dans la vie ou simplement liés par leur passion pour la mer, ils ont accepté le jeu de l’interview croisée, avant de se retrouver au départ à Saint-Malo.

Thibaut Vauchel-Camus à David Ducosson

« On s’est connu sur les spots de surf en Guadeloupe. On se chambrait pas mal sur nos manœuvres qui laissaient parfois à désirer, mais on gardait toujours le sourire. Est-ce que cette culture de la mer et de la glisse est semblable à celle qui t’anime pour participer au Rhum ? »

Réponse de David : « Oui, d’autant que pendant ma qualif, je me suis vraiment rendu compte que j’étais plus marin que coureur. Je suis dans le même état d’esprit sur les multicoques que lorsque je faisais du surf, je me sens davantage freerider. Le jeu de la course m’amuse, mais la compétition n’a jamais été ma motivation première. »

David Ducosson
David Ducosson – Dessin ©Orane Phedon

Willy Bissainte à Sacha Daunar

« Comment as-tu vécu ta première nuit en solitaire, sous pilote automatique ? »

Réponse de Sacha : « Très bien, c’était au mois de juin pour ma première transat depuis la Guadeloupe. Le bateau était prêt, j’avais participé à la rénovation des vérins de pilote pour m’assurer qu’ils étaient correctement calibrés et opérationnels. La nuit, c’est particulier, mais je m’étais entraîné pour ne pas partir dans des sommeils trop profonds. Il faut quand même de temps en temps ouvrir les yeux pour s’assurer qu’on est sur la bonne trajectoire. J’ai vécu une superbe nuit étoilée ce jour-là, ce fut un moment féerique. »

Sacha Daunar – Dessin ©Orane Phedon

Kéni Piperol à Willy Bissainte

« Comment pouvons-nous, skippers guadeloupéens, sensibiliser au mieux les Guadeloupéens ? »

Réponse de Willy : « En faisant preuve de pédagogie, en expliquant en détail ce qu’on fait, en racontant notre parcours et en parlant des richesses de notre île. Et surtout en rappelant la chance qu’on a d’avoir cette course qui arrive en Guadeloupe.

Willy Bissainte – Dessin ©Orane Phedon

Rodolphe Sepho à Damien Seguin

« Qu’est-ce qui te motive encore aujourd’hui à continuer, après avoir parcouru autant de milles dans ta carrière ? »

Réponse de Damien : « Tu me prends pour un vieux ?! La motivation naît de la façon dont on manage ses projets. J’ai toujours mené ma carrière, étape par étape, en apportant de la nouveauté à chaque fois, comme là avec ce nouveau bateau. Et puis on peut traverser quinze fois l’Atlantique, ce sera toujours différent. Je reste aussi profondément un compétiteur, alors tant que je prendrai encore du plaisir, avec de nouveaux challenges, je continuerai. »

Damien Seguin
Damien Seguin – Dessin ©Orane Phedon

Damien Seguin à Kéni Piperol

« Ton projet semble très réfléchi, bien ficelé. Jusqu’où veux-tu aller ? »

Réponse de Kéni : « Le contrat de mon partenaire prend fin après le Rhum, donc je ne sais pas trop de quoi demain sera fait, même s’il est possible qu’il poursuive son engagement. L’idée, c’est de continuer en Class40 jusqu’au Rhum 2026 et après, pourquoi pas changer de support, aller vers un Vendée Globe, ou autre. La course en solitaire m’anime davantage qu’en équipage. »

Keni Piperol
Keny Piperol – Dessin ©Orane Phedon

Sacha Daunar à Thibaut Vauchel-Camus

« Quand on a accompli tout ce que tu as déjà vécu, où trouves-tu cette motivation pour
continuer à performer et à t’imposer comme l’un des meilleurs ? »

Réponse de Thibaut : « Merci Sacha, j’ai dû m’allonger sur un divan ! Cette motivation, je puise dans ce qui nous lie tous, la passion du support, l’amour de la mer et le goût du challenge. Quand on aime la confrontation sportive, la régate qu’est la Route du Rhum nous offre des émotions uniques dans un univers magique. J’ai la chance d’avoir cette culture du multicoque et d’avoir pris goût aux sensations de vitesse et d’équilibre que procure notre support Ocean Fifty. Se remettre en question en permanence fait que je ne me lasse jamais. »

Thibaut Vauchel-Camus
Thibaut Vauchel-Camus – Dessin ©Orane Phedon

David Ducosson à Rodolphe Sepho

« Sachant que tu prévois de faire le prochain Vendée Globe, appréhendes-tu la longue
séparation avec ta famille proche ? »

Réponse de Rodolphe : « Je vois que David me connaît bien, il sait que je suis très proche
de ma famille. Bien sûr que j’appréhende la séparation, surtout avec mes filles, mais je leur
ai toujours beaucoup parlé. Je veux qu’elles soient fières de moi et je tiens à leur laisser
quelque chose. Heureusement, aujourd’hui, on a des moyens de communication performants. »

Rodolphe Sepho
Rodolphe Sepho – Dessin ©Orane Phedon