Vue d’avion, la Guadeloupe est l’île la plus étendue de l’arc antillais, l’une de ces splendeurs battues par l’Atlantique et bercées par la mer des Caraïbes. Mais la Guadeloupe est en fait un archipel constitué de cinq îles. La principale, Karukera, de son nom créole, composée des deux îles Basse-Terre et Grande-Terre, a la forme étrange d’un papillon posé là pour une escale éternelle. Ses petites sœurs, les Saintes, Marie-Galante et la Désirade, offrent une remontée dans le temps et des sites éblouissants.

Par Julie Clerc

La Guadeloupe, c’est la panacée pour les amoureux de la nature, les sportifs et les familles. A Grande-Terre, pays des champs de canne à sucre, des plages ivoire, de la mangrove et des falaises claires, on savoure farniente et activités nautiques. En Basse-Terre, les longs rubans de sable noir fascinent, le volcan de la Soufrière bouillonne, totem de l’île, les plongées sous-marines subjuguent et la forêt tropicale humide, partout, domine chaque pas. Gommiers, fougères arborescentes, acomats-boucan, palmistes-montagnes et quelques touches d’orchidées…. La Guadeloupe est le rêve d’un peintre obnubilé par le vert. Une île créole, pétillante et sonore, pleine d’une vie polychrome et du rythme puissant des tambouyés.

Voluptueuse nature

La forêt tropicale de la Guadeloupe abrite 300 espèces d’arbres, 270 fougères différentes, près de 100 orchidées, une cinquantaine de variétés de lianes. Cascades et rivières innombrables et 250 kilomètres de sentiers : c’est un jardin d’Eden pour randonneurs. On peut aussi marcher entre ciel et terre, sur des circuits d’accrobranche dominant la canopée. On grimpe, on vole, et on exulte de joie.

Le lagon, en kayak ou à la voile

Le Grand Cul-de-Sac Marin, lagon fermé par un récif de corail de 29 km, réserve naturelle préservant un riche écosystème – mangrove, forêt marécageuse, prairie humide – s’explore en kayak ou à la voile, et avec masque et tuba. On cabote le long des palétuviers avant de faire cap sur des îlots sauvages – l’îlet Blanc, l’îlet la Biche, l’îlet Caret, l’îlet Fajou- et leurs plages miniatures. Une pure merveille.

Gastronomie caribéenne évolutive

La cuisine guadeloupéenne est un reflet du brassage des cultures amérindiennes, européennes, africaines et indiennes. Ce mélange lui vaut ses lettres de noblesses, mariant souvent plats traditionnels et cuisine évolutive. A certaines tables, on savoure ainsi mikados de boudins noirs roulés dans des feuilles de brick ou bœuf rôti au poivre de la Jamaïque flambé au rhum vieux…

L’héritage du café

Dans la vallée de Grand’ Rivière, la Grivelière, ancienne exploitation de café classée monument historique, s’étend sur l’un des plus beaux sites naturels de l’île. C’est un voyage dans le temps, celui de la colonie, de la maison du maître à la case des esclaves. On touche du doigt la blessure de l’esclavage, pourtant la visite est enchanteresse, rayonne de richesses botaniques, parfums de vanilliers, cacaoyers et caféiers.

Plages caramel

Celle de Grande Anse, à Deshaies (Basse-Terre), est l’un des secrets les mieux gardés de la Guadeloupe. Un must. Ici se savoure le calme inestimable d’une infinie bande de sable caramel, cachée derrière une jungle émeraude. En prime, le plus beau coucher de soleil de l’île. La Guadeloupe possède une cinquantaine de plages, sans compter celles de son archipel : les Saintes (une quinzaine), Marie-Galante (autant) et la Désirade (sept).

Le Mémorial ACTe, lieu de mémoire

Ses boîtes de granit noir surmontées d’une résille métallique évoquant le figuier maudit valent au Mémorial  ACTe d’être nommé « Sylver Roots on a black box ». Vertigineux ensemble de 7124 m2 construit sur le site d’une ancienne usine sucrière, à Pointe-à-Pitre, le Mémorial ACTe est un lieu de mémoire dédié aux expressions artistiques et culturelles contemporaines. Son ambition : fédérer la population autour d’un passé commun et poser la question de la liberté. Sa spectaculaire et efficace exposition permanente décline un parcours historique et artistique au cœur de l’histoire de l’esclavage et de la traite. Incontournable.

Un sillage parfait

Voiliers et catamarans de croisière, navires à passagers… Qu’il fait bon naviguer sur l’une des plus belles mers du monde ! Et atteindre ainsi d’autres univers : Marie-Galante, l’île rurale, l’île de la canne à sucre ; la Désirade, sauvage et peuplée de nature ; les Saintes, havre de paix pastel ; Petite-Terre enfin, réserve naturelle, domaine des iguanes à terre et, sous l’eau, des raies et des requins (inoffensifs).

Le Gwoka, patrimoine de l’Humanité

Le Gwoka est pluriel. Dans les sonorités et les corps qui dansent palpite une tradition multiséculaire. Elément emblématique de l’identité guadeloupéenne, le Gwoka combine chant, danse et rythmes joués aux tambours. Il accompagne les temps forts de la vie quotidienne et les manifestations festives, culturelles et profanes. En l’inscrivant en 2014 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, l’Unesco a consacré un patrimoine vivant, hérité de la lutte contre l’esclavage et décliné aujourd’hui sous les formes les plus contemporaines.