La fréquentation touristique était en baisse de 41 % en 2021, mais de nouvelles façons de voyager voient le jour et pourraient changer la donne. Introduction au slow tourisme avec Aline Charles-Alfred, fondatrice d’Ecolibry. (Texte Yva Gelin, Photo Jean-Albert Coopmann)

Kaléidoscope favorise l’émergence et le développement d’entreprises ancrées dans une logique d’économie sociale et solidaire. Dans le panel des entreprises incubées, Ecolibry s’ancre dans le mouvement du slow tourisme et partage cette nouvelle vision du voyage.

Comment définissez-vous le slow tourisme ?

Aline Charles-Alfred, fondatrice d’Ecolibry : La logique est de prendre en compte l’environnement et les communautés locales pour les intégrer dans le circuit touristique en proposant des activités riches et authentiques. Il s’agit d’offrir un tourisme qui respecte l’environnement et les enjeux qui y sont liés avec des activités qui permettent aux clients de se reconnecter à la nature, de conscientiser l’écologie, tout en prenant le temps d’échanges réels et potentiellement durables avec les acteurs locaux.

« En offrant des activités plus en harmonie avec la nature, cette dernière est mieux préservée car moins exploitée ou agressée par les flux touristiques qui sont parfois conséquents. »

Quels sont les avantages pour la Martinique de développer son activité touristique en ce sens ?

En offrant des activités plus en harmonie avec la nature, cette dernière est mieux préservée car moins exploitée ou agressée par les flux touristiques qui sont parfois conséquents. Ce serait aussi l’opportunité de développer un tourisme plus équilibré entre le littoral et le milieu rural. D’autant plus avec la problématique des sargasses et de l’érosion qui fragilise le littoral. L’idéal serait de proposer des activités de découvertes utiles et connectées aux acteurs locaux telles que l’éco-volontariat avec, par exemple, l’initiation à la restauration de récifs coralliens. Des offres similaires sont déjà proposées dans l’Hexagone et dans la Caraïbe, entourés d’experts scientifiques.

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Que faudrait-il améliorer pour plus d’éco-tourisme en Martinique ?

Il faudrait que toute activité touristique ou para-touristique s’implique ne serait-ce qu’en rééquilibrant l’approvisionnement énergétique avec plus de sources d’énergie verte. Le secteur le plus important à pouvoir changer la donne est celui du logement touristique et du transport, d’où l’importance de favoriser le tourisme de proximité pour réduire l’empreinte carbone. L’idée est que tous les acteurs puissent intégrer la transition écologique. Il est important de préciser que ces acteurs ne sont pas uniquement les professionnels et ces derniers ont besoin de l’appui encore trop timide d’experts ainsi que d’engagements politiques clairs et durables. On pourrait aussi mettre en place une technopole thématique où les compétences seraient mutualisées et grâce à laquelle les initiatives se développeraient plus facilement.

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Comment, à votre échelle, participez-vous au développement du slow tourisme ?

Il y a trois ans, j’ai fondé Ecolibry. Il s’agit d’une entreprise de slow tourisme qui propose des expériences de « glamping », du camping glamour au cœur de nos richesses naturelles. Les nuits se déroulent soit dans des tentes de type yourte ou suspendues dans les arbres. La journée, des activités en lien avec le lieu où campent les voyageurs, sont proposées. Le fait de proposer plusieurs sites permet aux voyageurs de pleinement s’imprégner des activités et de la culture d’un site pour ensuite en découvrir un autre avec de nouvelles expériences.

Glamping Ecolibry en Martinique

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