La CARL mise sur le nautisme et l’économie bleue

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Sarah Balay

Avec ses quatre communes* tournées vers la mer, la communauté d’agglomération la Riviera du Levant (CARL) s’inscrit naturellement dans une démarche de développement de l’économie bleue, et plus particulièrement du nautisme. Zoom sur les ambitions et perspectives d’un territoire bleu azur en plein essor.

Texte Sarah Balay – Photo Lou Denim

Avec son littoral exceptionnel, la Riviera du Levant mesure-t-elle aujourd’hui son potentiel économique ?

Cédric Cornet, président de la CARL : La population de Guadeloupe a toujours été tournée vers la terre. La mer a longtemps été perçue comme un danger. Depuis trois ans, nous encourageons la population à se réapproprier cet élément. C’est un challenge, mais nous sommes déterminés. Pour preuve, seulement un Guadeloupéen participe à la mini transat cette année (Robinson Pozzoli, NDLR). Avec la Route du Rhum, nous commençons à voir des avancées avec quelques navigateurs, mais ce n’est pas encore très significatif. Nous avons désormais pleinement conscience de l’importance de cette économie bleue, notamment pour le développement économique et la création d’emplois.

« L’arrivée de la Mini Transat pour la 2ème édition consécutive à Saint-François
est un véritable atout »  

Qu’avez-vous déjà valorisé sur le territoire ?

La politique de la CARL vise principalement à soutenir les associations, entreprises et plaisanciers en leur offrant des services de qualité. En matière de tourisme et de loisirs, de nombreuses offres existent : gîtes, hôtels, sentiers et escape games sur le littoral. Nous proposons des piscines d’eau de mer, notamment au Gosier, et à Sainte-Anne, des activités nautiques sur la plage du bourg. Chaque plan d’eau offre quelque chose d’unique : kite surf aux salines au Gosier, surf à Saint-François, etc. Il y en a pour tous les goûts. Nous valorisons également les produits de la mer tout en préservant la biodiversité. Le sport et la culture sont aussi au cœur de nos priorités, avec des événements comme le festival annuel de gwo ka à Sainte-Anne ou le Gwada Beach soccer. 

La CARL mise-t-elle sur le développement du nautisme grâce à son identité balnéaire ?

La Riviera du Levant a un rôle majeur à jouer dans le domaine du nautisme. J’aimerais que des structures comme l’association nautique de Sainte-Anne (ANASA) se développent à l’échelle régionale et boostent des compétitions comme le Traditour, capable de rivaliser avec le Tour des Yoles rondes de Martinique. L’arrivée de la Mini Transat à Saint-François pour la seconde fois consécutive est un atout majeur, étant la deuxième course à la voile la plus importante après la Route du Rhum. C’est une occasion d’attirer à la fois les touristes et les Guadeloupéens passionnés de mer, de nautisme et de compétition. La CARL et la ville des Sables-d’Olonne, point de départ de la Mini Transat, ont un projet commun, notamment un jumelage. L’édition 2021 a été compliquée à cause du Covid, mais cette année, nous sommes déterminés à faire encore mieux. J’ai assisté au départ aux Sables d’Olonne et j’ai souhaité que la Guadeloupe soit mise en valeur à Las Palmas, lieu d’arrivée de la première étape. À Saint-François, de nombreuses animations sont prévues, et nous espérons attirer un grand nombre de visiteurs et susciter un engouement populaire autour de la mer. 

Quel est le potentiel de croissance sur vos quatre communes ?

Nous avons deux joyaux sur le territoire de la CARL : l’îlet du Gosier et Petite-Terre. Nous souhaitons les mettre davantage en valeur tout en protégeant leur écosystème. Ces espaces protégés appartiennent à l’État, qui, comme nous, veille à ce que leur exploitation soit respectueuse et durable. Nous souhaitons également renforcer la liaison maritime entre la Désirade et Saint-François. La course à la nage entre ces deux territoires devrait être relancée. 

« Nous avons à cœur d’améliorer la continuité territoriale entre Désirade et Saint-François » 

Misez-vous sur des secteurs innovants comme les biotechnologies marines, les énergies marines renouvelables ou la surveillance maritime ?

Nous n’avons pas assez de houle pour investir dans les énergies renouvelables. Cependant, nous avons un projet de zone de mouillage et d’équipements légers (ZMEL) pour protéger le corail. Il s’agit d’aménager une zone d’accueil pour les navires avec des installations mobiles pour préserver l’environnement. Ce projet devrait voir le jour en 2024 près de l’îlet du Gosier. Deux zones seront définies, l’une pour le mouillage et l’autre pour la baignade. Des études de faisabilité vont bientôt commencer à Sainte-Anne et à Saint-François.

La prolifération des sargasses représente-t-elle un frein au développement de l’économie bleue sur la Carl ?

Les sargasses sont certes un défi, mais la CARL est résolue à surmonter cet obstacle pour dynamiser pleinement l’économie bleue. Nous sommes déterminés à transformer chaque défi en opportunité.

*(La Désirade, Saint-François, Sainte-Anne, le Gosier)

Mini-transat Guadeloupe

La Carl et la mer
• 61 % d’activités nautiques
• 2 marinas (Gosier et Saint-François)
• 3 bases nautiques 
(Gosier, Saint-Anne, Saint-François)
• 2 stations nautiques : 
Le Gosier et Saint-François (destination nautique certifiée)
La marina de Bas-du-Fort peut accueillir jusqu’à 1 200 bateaux de plaisance.
• 137 navires actifs (27 % du total en Guadeloupe)
• 245 marins actifs, dont 117 à la Désirade
• 820 000 kg de poissons 
débarqués en 2019 (45 % des quantités débarquées en Guadeloupe)
La Désirade représente presque 30 % des débarquements 
de poissons de l’archipel en poids et 25 % en valeur.
La Désirade et Saint-François font partie des 5 communes 
de Guadeloupe qui hébergent le plus grand nombre d’emplois dans l’économie bleue avec respectivement 5 % et 4 %.
La Désirade a la plus grande proportion d’emplois liés à l’économie bleue, soit 37 %.

Mini-transat Guadeloupe

Mini Transat : une aventure hors norme

La Mini-Transat est une course transatlantique qui a débuté en 1977. Elle se déroule tous les deux ans et est disputée en solitaire, sans assistance, sur des voiliers de 6,50 mètres. Les marins naviguent sans assistance météo ni contact avec la terre. Le parcours varie, mais le départ est toujours des Sables d’Olonne. Cette année, celui-ci a eu lieu le 25 septembre avec 89 concurrents. L’Espagnol Carlos Manera Pascual a été le premier à arriver le 4 octobre après neuf jours de mer. La deuxième étape a débuté le 28 octobre, et les premiers marins sont attendus début novembre à Saint-François. La société Versace Sailing Management organise l’événement, et Saint-François sera également le lieu d’arrivée en 2025.

Mini-transat Guadeloupe

Nautisme : 8 événements majeurs

Riviera Nautic Show (voile et activités de loisirs). Une action par mois d’avril à août.
La Mini-Transat (course transatlantique) tous les deux ans.
Route du Rhum (course transatlantique) tous les 4 ans.
Traditour (voile traditionnelle) en juillet.
Challenge Apiyé (championnat de voile traditionnelle) tous les ans.
Ze race (course de stand-up/paddle)
Triskell Cup (régate de voile) tous les ans.
Windsurf Kiddy Tour (challenge des écoles de sport de Sainte-Anne et Saint-François)

Un village à la marina de Saint-François

Jusqu’au 18 novembre, une vingtaine d’exposants de la CARL seront présents au village de la Mini-Transat à la marina de Saint-François. Le but est de mettre en avant les talents locaux. Le public pourra profiter d’animations, de conférences et de concerts.

Le mot du maire, Bernard Pancrel

« L’arrivée prochaine de la Mini Transat à Saint-François est une opportunité exceptionnelle pour notre communauté : que ce soit pour nos boutiques, nos logements, nos services de location ou nos hôtels. Les bénéfices de cet événement rayonneront bien au-delà de Saint-François, touchant également des zones comme la Désirade, où des activités touristiques seront mises en avant. L’hôtel Pierre et Vacances, entre Saint-François et Sainte-Anne, observe déjà un afflux de réservations pour la semaine du 9 au 17 novembre, habituellement plus paisible. Cet engouement est indéniablement lié à la Mini Transat. Et même si le nombre de participants à l’arrivée est inférieur à 90, leurs proches, amis et fans seront présents en nombre. Ces invités dynamiseront notre économie locale en profitant de nos restaurants, hébergements et attractions. »