Toutes les études menées à ce jour indiquent la grande fragilité des entreprises pendant les cinq premières années qui suivent leur création. En Guyane, nombreuses sont les créations qui disparaissent avant la cinquième année d’exercice.

Plusieurs événements peuvent justifier cette fragilité :   

  • Le contexte économique et la difficulté de notre marché restreint.
  • Le projet souvent insuffisamment préparé et les évolutions mal anticipées.
  • L’insuffisance de fonds propres et les contraintes de financement.

Le contexte économique et la difficulté de notre marché restreint amplifié par la crise sociale

On l’a dit, le contexte économique reste difficile et l’étroitesse du marché amplifie le phénomène de crise. De plus, les compétiteurs restent nombreux dans les sec-teurs traditionnels où le « ticket d’entrée » et l’intensité de capital requis sont faibles.  

Il faut d’autant plus de bons sens, de pragmatisme, de flexibilité dans la démarche d’entreprendre et d’adaptation du projet si l’on veut « faire mieux » pour exister et se développer.

Le projet insuffisamment préparé  

On ne peut se lancer sans étudier la qualité du marché concerné et son impact sur le produit que l’on souhaite proposer. Trop de projets aboutissent à un échec parce que l’approche n’est pas complète et insuffisamment documentée.  

Afin d’améliorer les chances de succès, dans un premier temps, il est impératif d’apprécier le projet économique en opposant les besoins réels du consommateur, leurs évolutions, les forces et les faiblesses des concurrents potentiels déjà en place. 

En dehors des études éventuelles disponibles sur place (INSEE, CCI, IEDOM…), le créateur peut mener sa propre enquête par l’observation et l’analyse afin d’aboutir à une étude de marché cohérente, utile pour aider le banquier à l’accompagner concrètement dans son projet économique.  

L’insuffisance de fonds propres et les contraintes de financement 

La majorité des échecs des jeunes entreprises sont dus au manque de fonds propres. Il est donc indispensable de bien évaluer ses besoins financiers dès le départ. En cours de route, il est souvent trop tard.

Les dépenses et les charges augmentent plus vite que ne rentrent les recettes : trop de créateurs se font prendre dans cet étau, par méconnaissance des mécanismes élémentaires de gestion. Le besoin en fonds de roulement, en effet, augmente proportionnellement au chiffre d’affaires. L’erreur est de croire que plus on a de commandes, moins on a besoin d’argent. 

Pour assurer le montage financier, il faut d’abord rechercher des partenaires. Le banquier ne doit intervenir qu’en fin de parcours. 

Si les banques restent des partenaires indispensables elles ne peuvent cependant se substituer totalement à l’entrepreneur qui demeure le premier investisseur et le bailleur de fonds pour son entreprise.

Les outils d’anticipation 

  • Le compte d’exploitation prévisionnel 

Un compte de résultat prévisionnel établi sur 3 ans définira une estimation du chiffre d’affaire et un résultat net annuel de votre activité, ce qui permettra notamment d’évaluer votre capacité à rembourser vos emprunts.

En phase de création d’entreprise, vous devez rester cependant modeste sur vos prévisions de ventes, et adapter en conséquence vos charges, de manière réaliste.  

  • Le seuil de rentabilité 

Combien de produits dois-je vendre ou produire pour commencer à être rentable ? 

Le point mort est le niveau du chiffre d’affaires minimum à atteindre. A ce niveau d’activité, le résultat net est nul. Plus vite est réalisé ce chiffre plus votre marge bénéficiaire de sécurité sera grande. Si le point mort est atteint par exemple au cours du dernier trimestre de l’exercice, le risque de perte est grand en cas de survenance d’imprévus ou d’aléas. 

En résumé, ce rapide examen met l’accent sur la nécessité de bien se connaître et de connaître la réalité des contraintes qui pourraient jalonner le parcours de celui qui choisit cette belle aventure qu’est  «d’entreprendre».

BNP PARIBAS, grâce à ses conseillers, reste très à l’écoute des chefs d’entreprise, toujours prête à examiner les projets de financements qui lui seront présentés.