La Martinique, terre de talents et de créativité

Les collectivités locales jouent un rôle primordial dans notre économie (commandes publiques, emplois  générés). En charge de leur gestion, les DGS, ces hommes et femmes aux compétences multiples mènent leur mission dans une démarche qui rejoint la responsabilité sociétale. Ils doivent aujourd’hui faire montre d’ingéniosité pour contribuer à la réduction de la dette publique nationale tout en répondant aux objectifs de gestion et de développement de leur territoire.

*DGS : Directeur Général des Services

Jean GUILLAUME, DGS de la ville du Lamentin                  

En charge de la direction de l’ensemble des services d’une collectivité, nous conseillons également les élus qui ont la charge de mener les politiques publiques. Avec la problématique actuelle de la gestion de la dette publique française, nous faisons face à de nouveaux enjeux. La diminution des dotations aux collectivités nous amène, en effet, à revisiter nos politiques publiques. Une réflexion est à mener pour maintenir, voire augmenter la qualité du service public rendu dans certains segments, et faire le choix de l’opportunité d’intervenir dans d’autres segments. Dans les collectivités, avec le “papy boom” que vit notre société,  les collectivités devront faire appel à de nouvelles expertises. Par suite, de réelles opportunités s’offrent aux diplômés.

Arlette PUJAR, directrice régionale du CNFPT (Centre Nationale 

de la Fonction Territoriale)

Nous avons  besoin de mana-gers territoriaux dans un contexte économique et administratif en rapide évolution, des mana-gers avec une faculté importante d’adaptation au changement. Au CNFPT, nous accompagnons justement les managers territoriaux, afin qu’ils soient de plus en plus performants, puissent répondre à l’exigence de proxi-mité, d’immédiateté qui leur est imposée. Les élus qu’ils accompagnent ont besoin d’être entourés par des techniciens, de véritables managers, afin de prendre les bonnes décisions pour la population. Aux étudiants en droit et administration, je dirais de s’intéresser aux métiers de la fonction publique territoriale et de viser le plus haut, c’est-à-dire :
les concours d’administrateur territorial et de l’ENA. On a besoin de l’excellence.

Jeannick BRELEUR, DGS de la ville des Anses d’Arlet 

Pour répondre à la « loi Valls », nous avons mis en place un PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement), au sein duquel nous allons choisir les services publics qui seront rendus à la population, prioriser nos investissements et ainsi mettre en place un budget qui tiendra compte de cette baisse de nos dotations. Nous souhaitons donner confiance à une banque qui pourrait voir à l’horizon une reconstitution d’épargne pour notre collectivité et accepter de nous faire des emprunts dès maintenant. Il serait judicieux de programmer des rencontres récurrentes entre des cadres du secteur public et du secteur privé, pour des échanges sur nos pratiques, méthodes, process… dans des domaines identiques. S’ensuivraient un enrichissement et une  optimisation de nos interventions.

Régine AGLAE, DGS de la ville du Prêcheur                                                                 

Notre fonction couvre des domaines très variés. Pour la conduire, il est important d’être tout à la fois, un bon gestionnaire, un visionnaire, un créatif, être capable d’innover et de bien connaître les différents circuits de décision. Nous vivons certes des contraintes nationales, mais également locales.  Notre commune a, en effet, dû faire face à des déficits assez importants. Nous avons, par suite, mis en place un plan Cocarde. Il s’agit, pour une collectivité, d’obtenir un prêt garanti par l’État, afin de régler ses dettes fiscales, sociales, ou encore ses fournisseurs. Il lui faut, pour ce faire, rationnaliser toutes ses ressources.

Émile BAYBAUD, DGS de la ville de la Trinité                                                                                        Il nous est demandé de contribuer à l’assainissement des finances publiques, dans un contexte de transfert des charges non suivi d’un transfert de moyens. Et ce, tout en répondant à un besoin social de proximité accrue, avec le taux de chômage élevé qui est le nôtre. Il nous faut nous adapter, faire mieux avec moins, « tailler »
dans les dépenses de fonctionnement. L’incidence en est directe sur l’évolution de nos métiers, notamment au niveau des directions financières, du contrôle de gestion. Notre métier est au confluent de beaucoup de logiques qui président à la vie des territoires, logiques de projets, d’animation, de financement. Nous exerçons un métier dont l’environnement ne saurait être coupé du reste. Il nous faut faire ensemble, avec les autres acteurs du territoire.

 

Légende photo:

DINER DE MIRELLA (Photo de groupe – Assis, de gauche à droite Emile BAYBAUD, Régine AGLAE, Jean GUILLAUME, Mirella CHANTALOU – Debout, de gauche à droite Jeannick BR