Plus d’un siècle sépare ces deux citations, mais quel réalisme !
« Ce n’est pas dans la connaissance mais dans la création que se trouve notre salut ». Nietzche, philosophe allemand de 1844
« Les français commencent à comprendre que c’est  l’entreprise qui crée la richesse, qui détermine notre niveau de vie et notre place dans la hiérarchie mondiale ». François Mitterrand, Président de la République Française de 1981 à 1995

Nietzche nous invite à créer pour notre salut, mais ne dit pas pour autant qu’il faille ignorer le savoir. La connaissance est fondamentale et nécessaire au devenir de l’homme. Mais pour lui, La création est la finalité de la connaissance. Nos élites devraient en prendre conscience davantage. Bien que très important, la finalité n’est pas le diplôme, mais notre capacité à décider de ce que nous allons en faire.  Ils doivent conduire nos enfants à travers la connaissance à entamer les processus de création.

Il faut malgré tout veiller à ce que l’apprentissage du savoir soit empreint de sens et  qu’il repose sur trois axes : l’érudition, le raisonnement, la compréhension. Ce travail immense passe par une grande collaboration entre le monde politique, éducatif et économique. Faire en permanence du « copier-coller » réduit notre esprit à de l’apprentissage, « du savoir-faire ». Notre salut passe par l’innovation, et notre capacité à s’ouvrir sur le monde, à comprendre le monde, à respecter l’autre, à échanger et à partager avec lui nos expériences afin de créer davantage.

François Mitterrand parle d’une forme particulière de la création : L’Entreprise. Il la situe elle même comme créateur de richesse, déterminant notre pouvoir d’achat et notre place dans le monde.

L’entreprise a en effet plein d’atouts :

Elle permet entre autres, à ses salariés de se réaliser, de travailler en équipe, de comprendre la valeur du travail, d’assumer la notion de responsabilité, de développer la créativité de chacun et de continuer à se former.

Elle permet aussi, à son créateur d’appréhender la notion du risque, la notion du partage, de pratiquer l’exemplarité et d’assumer la responsabilité d’être le capitaine à travers la pratique de la délégation et de  l’animation. Cette attente salariale et patronale, si elle est pratiquée avec un respect mutuel et une volonté commune de développement économique et sociale, permet donc la création de richesse et d’emploi.

Des actions dans ce sens voient le jour pour tenter d’orienter nos jeunes vers la création d’entreprise (témoignage de chefs d’entreprise, visite scolaire d’entreprise, décoration d’entrepreneurs méritants,  associations oeuvrant dans ce sens au niveau des communes, de la région et des entreprises, action de la CCI et des organisations patronales). Toutes ces actions n’auront de sens que si elles sont coordonnées et concourent au même objectif : la création d’emplois. Ces initiatives doivent être encouragées à tous niveaux.

Dans ce contexte de mondialisation, toutes les formes de créativité, culturelle, entrepreneuriale, artistique, musicale, sont les des atouts majeurs nous permettant de nous positionner dans le monde et créer notre identité propre.

Je pense que l’entreprise martiniquaise a un rôle important à jouer dans le cadre de cette mondialisation. Elle est un espace de créativité et de liberté d’où peut émerger des idées pour sortir de cette léthargie qu’elle subit actuellement. Elle doit elle même faire preuve de créativité pour trouver les axes de  son développement. Tout cela, bien sûr, ne peut se produire que dans un cadre politique et juridique stable et un climat social serein, afin d’assurer une visibilité sur le long terme. Elle doit aussi être en capacité de vision prospective afin d’être force de proposition pour apporter sa propre réflexion aux forces politiques et sociales.

Bref, être ensemble pour avoir une stratégie de conquête animée par la volonté très forte de gagner.

Michel Coridon,
Société Altodom