Le MEDEF national fait peau neuve.

Bernard Edouard évoque la place qui revient au MEDEF Martinique.

Propos recueillis par Mathieu Rached 

2019 est présentée comme l’année du changement.

Le président du MEDEF national parle de « la réforme la plus importante depuis sa création ».

Sont annoncés une féminisation du syndicat (passant de 8% à 30%), un changement de financement et peut-être un nouveau nom…

On note également la mise en place d’un siège statutaire pour un représentant de l’Outre-mer au sein du conseil exécutif national.

De quoi donner aux territoires ultramarins le porte voix nécessaire à la défense de leurs intérêts.

Une écoute et une visibilité qui s’illustreront aussi cet été avec un stand Outre-mer à la REF, la Rencontre des Entrepreneurs de France, qui se tiendra en lieu et place de la traditionnelle Université d’été du MEDEF.

Dans ce contexte qui voit glisser l’Outre-mer vers le centre de l’échiquier, nous avons rencontré Bernard Edouard, président du Medef Martinique, pour évoquer les perspectives de cette mise en lumière nouvelle des territoires. 


A l’occasion des dernières semaines, le trio de tête du MEDEF (président, vice-président et président délégué national) a répété l’idée que les Outre-mer devaient prendre toute leur place et que leurs situations devaient être évoquées dans chaque projet de loi.

Quels appuis de la part du MEDEF national sont, à vos yeux, capitaux pour cette année et les suivantes ? 

Bernard Edouard, président du MEDEF Martinique : Il est trop tôt pour parler de points précis puisque le PLF 2020 est en cours d’élaboration.

“Une chose est sûre, nous porterons avec détermination les intérêts des entreprises de Martinique à travers la voix de notre représentant au conseil exécutif national.”

Ce qui veut dire défendre les dispositifs fiscaux Outre-mer, l’octroi de mer pour protéger la production locale…, et aussi parvenir à redonner une image plus réaliste du tissu entrepreneurial en Martinique.

Cette question d’image se jouera notamment les 28 et 29 août au cours de la REF qui veut privilégier les rencontres, les découvertes et la convivialité…

C’est en effet l’occasion pour nous d’intensifier les échanges et de changer aussi la perception que l’on se fait encore trop souvent de l’Outre-mer.

Certaines idées toutes faites persistent en dépit de la réalité des faits.

On taxe par exemple la grande distribution de pratiquer des prix excessifs en Martinique, pourtant les marges de la grande distribution en Outre-mer sont deux fois moins importantes qu’en métropole.

Au-delà de quoi, nous portons avant tout la volonté de montrer ce que nous mettons en place en Martinique pour les entreprises, pour le territoire et que nous sommes également des exemples de solutions et d’innovations. 

A quelle action en particulier du Medef Martinique pensez-vous ?

“Mis en place par le MEDEF Martinique, le programme « yonn a lot » a été reconnu et adapté en Guadeloupe, mais aussi dans le Calvados et en Bretagne.”

Ce programme a été conçu pour permettre d’embaucher des demandeurs d’emploi en fin de droit, pendant un ou deux ans, pour les remettre dans le circuit et la dynamique du travail.

Dans le cercle vertueux des idées et des initiatives, l’Outre-mer et la Martinique en particulier peuvent apporter leur contribution pleine et entière.

Il existe autant de situations économiques qu’il y a de territoires d’Outre-mer… les MEDEF des Outre-mer peuvent-ils parler d’une même voix ? 

(sourire) Nous y arrivons.

C’est un exercice nécessaire et salutaire d’harmoniser nos positions.

C’est déjà le cas depuis une dizaine d’années avec le « comité Outre-mer » qui permet de discuter et de s’accorder sur nos messages et nos positions.

Un think tank en quelque sorte pour faire accepter au gouvernement de ne plus parler des Outre-mer par exception, mais rendre possible les exceptions des Outre-mer.

MEDEF Martinique
www.medef-martinique.fr