Le Zoo refuge de Guyane, un patrimoine vivant à soutenir 

Préservation. Situé entre Macouria et Montsinéry-Tonnégrande, le Zoo refuge de Guyane abrite près de 250 animaux soit plus de 75 espèces endémiques et ambassadrices, pour la plupart protégées, ainsi qu’un centre de soins, SOS Faune Sauvage. Leurs missions respectives : le bien-être animal. – Texte Sandrine Chopot

Depuis 2008, au cœur d’un parc naturel exploité sur une surface de 15 hectares, le Zoo refuge fait le bonheur des Guyanais et des touristes. « Le Zoo fait partie du groupe Tropical Forest Parks (TFP) fondé par Mr et Mme Chaulet. Il réunit les trois parcs zoologiques et botaniques de Guadeloupe, Guyane, et Martinique ainsi que des jardins botaniques », explique André Chaumet, le directeur.

Allons au zoo ! 

Chef d’entreprise pendant plus de trente ans, André Chaumet a repris sa casquette d’engineering du bâtiment pour le compte de l’ARS avant d’accepter la direction du zoo, il y a plus de deux ans. « C’est un magnifique challenge. Malgré la crise sanitaire, grâce au soutien de nos partenaires locaux, de nos visiteurs guyanais et du groupe, nous avons réussi à passer le cap. Le zoo reste le site touristique le plus fréquenté du territoire avec les îles du Salut. »

« Mon objectif est de renforcer sa notoriété, de retrouver le niveau de fréquentation que nous avons connu avant la crise sanitaire, et de le dépasser ensuite bien évidemment ! Pour ce faire, plusieurs actions sont mises en œuvre : visites guidées et VIP en nocturne ; rencontres pédagogiques et de sensibilisation avec nos experts animaliers auprès des écoles (primaires, collèges et lycées) mais aussi auprès de sociaux professionnels ; embellissement constant du parc, avec une seule idée en tête : progresser toujours et encore pour améliorer le bien-être de nos animaux. »

« Aujourd’hui, le Zoo doit se développer en proposant de nouvelles activités à ses visiteurs. La maîtrise du foncier est donc primordiale. »

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Au cœur de la forêt amazonienne

Le Zoo refuge de Guyane a la particularité d’accueillir très largement des espèces endémiques, dont la plupart sont en voie de disparition en Guyane et en Amazonie. Au détour d’un sentier aménagé, le visiteur découvre en toute sécurité les animaux sauvages emblématiques du territoire : jaguars, anacondas, kwatas (atèles ou singes-araignée), babounes (singes hurleurs), chiens bois… 

« Nous hébergeons des espèces ambassadrices de la Guyane et d’Amazonie : le cabiai est le plus gros rongeur du monde, le caïman noir est de loin le plus imposant avec une des dernières populations viables d’Amazonie, les babounes ou singes hurleurs sont une espèce endémique de la Guyane. Les  études que nous menons sont en train de prouver que notre tatou et notre coati sont eux aussi purement guyanais. »

Par tous les temps et par toutes les crises, l’établissement travaille à la protection, la valorisation, la recherche du patrimoine guyanais. « C’est notre mission et notre engagement. Nous avons toute une équipe sur place mais aussi aux Antilles qui œuvre au quotidien pour mettre en valeur la Guyane. Je suis guyanais et j’aime ma Guyane, comprenez mon bonheur à être là tous les jours ! »

« SOS Faune Sauvage est un hôpital de convalescence dont la mission est de soigner tout animal de la faune sauvage apporté pour récupération. »

Refuge d’Amazonie

Financé sur fonds propres grâce au soutien des trois zoos et des deux jardins du groupe TFP, le Zoo refuge abrite une antenne du centre de soins SOS Faune Sauvage. Il met à disposition sa clinique vétérinaire, son plateau technique et logistique et ses équipes.

SOS Faune Sauvage est un hôpital de convalescence dont la mission est de soigner tout animal de la faune sauvage apporté pour récupération. Malades, blessés, en détresse, incapables de survivre seuls ou faisant parfois l’objet d’une saisie (pour les plus jeunes susceptibles d’être désimprégnés), l’antenne guyanaise de SOS Faune Sauvage accueille toutes les espèces de la faune sauvage du département (dans la limite de ses capacités).

Pris en charge par le vétérinaire, salarié du zoo, puis par l’équipe de soigneurs professionnels, une fois les premiers soins d’urgence donnés, les animaux transitent dans la zone de rééducation pour réapprendre à bouger correctement sans risque, avant de rejoindre la zone de réhabilitation, dernière étape cruciale, parfois longue, pour enfin réintégrer leur milieu naturel.

« Quand l’animal présente une pathologie trop importante et que son relâché devient trop risqué voire impossible, une décision de maintien en captivité est alors proposée et argumentée auprès des autorités compétentes. »

« Le devenir de tous les pensionnaires du centre de soins est proposé par nos experts, puis validé par les autorités (la Direction de l’Environnement et de l’Aménagement DEAL, le Service Mixte de Police de l’Environnement SMPE et de la Direction de Services Vétérinaires DAAF). Quand l’animal présente une pathologie trop importante et que son relâché devient trop risqué voire impossible, une décision de maintien en captivité est alors proposée et argumentée auprès des mêmes autorités compétentes. L’animal peut rejoindre un Zoo membre des réseaux AFdPZ (Association Française des Parcs Zoologiques), EAZA (Association Européennes des Zoos et Aquariums) ou ALPZA (Association des Zoos et Aquariums d’Amérique du Sud) pour continuer à vivre. S’il est perdu pour la nature de par sa pathologie trop handicapante, il n’est pas perdu pour la préservation de l’espèce. »

« Le Zoo de Guyane travaille en réseau avec des parcs français, européens et sud-américains. C’est aussi notre force : une armée d’experts joignables qui partagent notre expérience et avec qui nous grandissons. »

« En visitant le Zoo refuge de la Guyane, les visiteurs participent à toutes nos actions et sont donc des acteurs de la Conservation et de la Recherche du Patrimoine Guyanais. »

Une équipe pluridisciplinaire 

Le Zoo refuge, c’est une équipe au service de la valorisation du patrimoine guyanais. Plutôt rare en France, l’établissement emploie une éthologue à plein temps qui travaille sur la gestion comportementale des animaux, veille à leur bien-être, une valeur ajoutée que les visiteurs, petits ou grands, peuvent apprécier lors de visites guidées. « Vétérinaire et éthologue forment une équipe complémentaire et précieuse. Elles sont accompagnées de notre chef soigneuse qui a plus de dix ans d’expérience. Son regard et sa perception sont aussi fondamentales. »

« J’en profite pour saluer également le travail et la compétence de notre responsable technique qui est un pilier du Zoo. Enfin, je tiens à remercier l’engagement de nos visiteurs sans lesquels nous ne pourrions vivre. En visitant le Zoo refuge de la Guyane, ils participent à toutes nos actions et sont donc des acteurs de la Conservation et de la Recherche du Patrimoine Guyanais », conclut le directeur.

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