Créée le 9 juin 1997, la Communauté de Communes du Centre Littoral (CCCL) s’est transformée en Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) depuis le 1er janvier 2012 et regroupe les communes de Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly, Macouria, Montsinéry-Tonnégrande et Roura. Ahmed Houssein en est le Directeur des Services Techniques et Chef de service eau potable.  Propos recueillis par Dominique Rabussier Ayangma

La CACL constitue-t-elle un outil indispensable, voire incontournable, pour ces six communes ?
Oui, certainement. La communauté de communes, aujourd’hui communauté d’agglomération, est un formidable outil de solidarité qui assure l’harmonisation des politiques des communes sur un grand nombre de prérogatives municipales. Par sa définition même, il s’agit d’un établissement public de coopération intercommunale qui associe des communes en vue d’élaborer un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace. La création d’un tel outil permet de mutualiser les moyens financiers, techniques et humains. Et donc, pour chaque commune qui en est membre, d’aller plus loin, là où ses seuls moyens ne lui auraient pas permis.

Concrètement, aujourd’hui, dans quels domaines la CACL est-elle compétente ?
La CACL gère sur son territoire l’eau potable, l’assainissement des eaux usées, la gestion des déchets, la voirie intercommunale, le transport urbain, scolaire, le sport et la culture, le cimetière intercommunal et la fourrière animale.
Qui dit avoir des compétences, dit avoir des moyens financiers pour les mettre en œuvre, ne serait-ce que pour la construction des équipements et leur gestion. D’où proviennent-ils ?
Je rappelle tout d’abord que la CACL dispose d’une fiscalité propre à TPU (taxe professionnelle unique). Les ressources de la CACL sont constituées par la dotation générale de fonctionnement versée par l’Etat, la contribution économique territoriale, les contributions directes : taxe d’habitation, la taxe foncière, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, les surtaxes et redevances
provenant de l’exercice des compétences relatives aux services publics de Transport (versement transport VT), de l’Eau potable et de l’Assainissement des eaux usées.

En étudiant le calendrier des infrastructures que la CACL a prévu, il est possible de dire que 2013 sera une année charnière : usine d’eau potable à Matiti, centre de stockage des déchets ultimes à Montsinéry, station d’épuration des eaux usées de Cayenne à Leblond, centre de tri à Rémire-Montjoly… Pourquoi cette accélération ?
La CACL a évidemment des compétences de gestion, mais également d’élaboration. Notre rôle est de planifier à moyen et long terme les infrastructures au vu, entre autres, de l’accroissement démographique, et des besoins en constante augmentation. L’usine d’eau potable de Matiti viendra en complément de l’actuelle usine de la Comté qui fournit actuellement plus de 90% des ressources en eau potable du centre littoral. Cette nouvelle unité de distribution devrait entrer en fonctionnement en avril 2013 et livrer plus de 24 000 m3/jour, ce qui permettra de tenir au moins jusqu’en 2030. La station d’épuration des eaux usées de la ville de Cayenne et du nord de Matoury sera dimensionnée en un premier temps pour traiter 60 000 équivalents habitants, sa capacité pouvant être portée à 90 0000 EH. Il s’agit de traiter les substances contenues dans les eaux usées afin de pouvoir rejeter dans le milieu naturel une eau épurée, traitement qui s’accompagne de la formation d’un sédiment résiduel, les boues d’épuration qui serviront d’épandage sur les terres agricoles. L’Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) viendra en remplacement de la décharge des Maringouins où sont déversées chaque année 65 000 tonnes de déchets, et qui est aujourd’hui saturée. Elle sera dimensionné pour stocker annuellement environ 70 000 à 80 000 tonnes de déchets ménagers. Le centre de tri, véritable outil pour optimiser le tri sélectif, permettra de séparer plastiques, papiers et
cartons, ferrailles, etc. et de favoriser des filières de recyclage.

Enfin, s’agissant du transport en commun ?
Cette compétence, qui nous a été transférée lors de la transformation en Agglomération, concerne le transport urbain scolaire. Elle était exercée par le SMTC sur la commune de Cayenne et le Conseil Général sur les 5 autres communes de la CACL. Pour l’exercice de cette compétence, la CACL a tout d’abord créé « une Régie de Transport en Commun, RCT » qui a remplacé de façon effective le SMTC dès le 1er juillet 2012 (TIG). Par la suite, la CACL a repris l’ensemble des lignes gérées par le Conseil Général sur le territoire du centre littoral.