Le 17 novembre dernier, en lancement des journées Réplik, une conférence sur la prise en compte du risque sismique et du risque tsunami a été organisée par la préfecture et la ville de Fort-de-France. La DEAL (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a rappelé ses missions : assurer la mise en œuvre du plan Séisme Antilles, suivre les politiques de prévention et de gestion des risques, et piloter les études visant à améliorer la connaissance des aléas majeurs. Jean-Jacques SALINDRE, responsable du Pôle Risques Naturels de la DEAL, nous en parle.

Quels sont les points forts de la 2ème phase du plan Séisme Antilles ?

J.J. Salindre : L’ambition majeure de cette phase est de mieux associer les partenaires de la prévention du risque sismique à la gouvernance du plan et au choix de ses objectifs prioritaires pour la période 2014-2020. Le début de cette phase s’est ouverte à toute contribution.

Ainsi, les collectivités territoriales, les institutions, les experts et la société civile ont été invités à participer à des groupes de travail portant sur les constructions individuelles et leur fragilité au séisme, sur la formation continue des professionnels du bâtiment en matière de construction parasismique et sur les aides de l’état destinées à réduire la vulnérabilité des écoles primaires publiques.

Les coûts élevés des opérations pouvant être un frein au déploiement du plan, ces 2 conclusions se sont imposées : chercher la meilleure efficience de chaque projet et
privilégier, si possible, les renforcements parasismiques plutôt que les reconstructions.

La suite du plan risque-t-elle d’être influencée par manque de moyens ?

Certes, le contexte économique est difficile, mais compte tenu des enjeux humains, il faut maintenir des objectifs ambitieux. Année après année, chacune des collectivités territoriales doit s’approprier le plan séisme Antilles et en faire un impératif budgétaire.

Ainsi, le rythme d’ouverture des chantiers de renforcement ou reconstruction du bâti vulnérable doit être accéléré, qu’il s’agisse de bâtiments des collectivités territoriales, ceux de l’État ou même des bâtis privés.

D’autre part, il s’agit d’utiliser tous les progrès scientifiques et techniques qui permettent de mettre la population en sécurité le plus rapidement possible et à moindre coût.

Enfin, la formation à la construction parasismique des professionnels du bâtiment des différents corps de métiers doit être maintenue, voire renforcée.

Justement, des formations à la construction parasismique ont été menées depuis quelques années pour mieux aborder cette 2ème phase. Qu’en est-il aujourd’hui ?

La DEAL a organisé et pris en charge à 100 % des formations en parasismique réservées aux artisans inscrits à la Chambre des Métiers de la Martinique.

De 2010 à 2013, la DEAL et ANCO ont ainsi formé 150 artisans à la construction parasismique. Auparavant, la Région Martinique avait organisé plusieurs formations d’architectes et ingénieurs.

Aujourd’hui, de l’architecte à l’artisan, ces acteurs de la construction sont habilités à construire une maison parasismique. C’est à eux qu’il faut faire appel.

La liste de ces professionnels formés au parasismique est disponible au Conseil régional.

Cela s’adresse-t-il aux particuliers ?

Oui, surtout aux particuliers. C’est pour eux, principalement, que cette initiative a été prise. L’évolution du contexte réglementaire régissant la prise en compte du risque sismique implique la mise en place de nouvelles obligations pour la conception et la réalisation de maisons.

Il est donc important d’accompagner des particuliers par des professionnels du bâtiment formés à la construction parasismique. Il y va de la sécurité de tous.

C’est un impératif !