C’est à l’occasion de l’audition de l’Office du Carnaval de Guadeloupe (OCG) par la commission des affaires culturelles du conseil régional, en juin 2016, que nous avons décidé, sous l’impulsion de Georges Brédent, président de la commission culture, mandaté par le président de Région, Ary Chalus et du Conseil d’Administration de l’OCG, d’aborder sérieusement la question de la régulation dans la gestion des droits d’exploitation en lien avec les œuvres de l’esprit produites par les carnavaliers de Guadeloupe dans le cadre du Séminaire annuel organisé par l’OCG en juin dernier.

C’est avec l’accompagnement et la collaboration étroite de sa commission du film que la Région Guadeloupe a mobilisé ses compétences en matière de droit à l’image. L’industrie du film en plein essor en Guadeloupe est un secteur transversal à toutes les filières culturelles. Nous pensons particulièrement à celle du spectacle vivant dont dépendent la danse, la musique, le théâtre, le carnaval et les arts de rue.

A l’heure où la Guadeloupe est regardée par des millions de téléspectateurs chaque année de plus en plus nombreux, tout comme les spectateurs sur les parcours encadrés par l’OCG, il nous est apparu urgent de sensibiliser et d’informer les organisations et organisateurs qui vont accueillir le Carnaval en 2018 quant à la nécessité de profiter de l’accompagnement de notre collectivité régionale sur ces questions, pour régulariser l’exploitation des propriétés intellectuelles en jeu dans le carnaval de Guadeloupe, afin de mieux valoriser l’événement culturel.

Nombreux sont ceux qui parmi vous, face aux succès de notre Carnaval, nous ont alerté sur certains abus, notamment quand vos images sont utilisées à votre insu.

Il arrive même que ce soit certains diffuseurs qui profitent de la manne que représente chacune de nos prestations de carnavaliers sans contrepartie pour soutenir notre carnaval.

Il importe donc de rassurer chacun quant aux bonnes pratiques en cette année qui marque sans doute le début d’une nouvelle ère concernant l’image de la personne dans le Carnaval de Guadeloupe.

Plus de 120 groupes (c’est comme 120 marques), une quinzaine de groupements et organisateurs, des représentants des collectivités territoriales, les professionnels (producteurs ou diffuseurs) et prestataires œuvrent pour le Carnaval de Guadeloupe. Tout cela représente des milliers de personnes qui doivent s’accorder pour que notre Carnaval enrichisse davantage le territoire tout comme ceux qui y vivent.

Ensemble, nous avons fait le pari de faire d’un événement d’essence populaire pouvant aller jusqu’à mettre en scène les anarchies, un outil de régulation de la Propriété Intellectuelle en Guadeloupe, tant l’événement est incubateur de talents. La plus grande école du rythme en Guadeloupe.

Cette espérance de consolidation de notre carnaval passe par la mise en place d’une pédagogie collective et interactive. Ainsi des initiateurs aux spectateurs, en passant par les téléspectateurs, producteurs et diffuseurs au bénéfice de toute la population et de l’image de la Guadeloupe, tous devront œuvrer ensemble « kon an la ri la » (« comme dans la rue ») pour que le Carnaval soit encore plus beau et plus professionnel.

Valoriser notre carnaval c’est en valoriser ses ayant droits qui sont nos talents régionaux.

Valoriser nos talents régionaux et ayant droits, c’est valoriser le Carnaval de Guadeloupe.

Nous commencerons par recenser tous les photographes, vidéastes et techniciens assermentés par le Carnaval de Guadeloupe. Ces derniers peuvent déjà être recensés grâce à l’application administrée par la commission régionale du film de Guadeloupe :

http://www.filmfrance.net/TAF_v4/public/login/charteInscription.php

Nous serons à l’écoute pour améliorer ensemble les conditions de captations des images contrôlées de notre carnaval.

Nous mettrons en place un guide des bonnes pratiques du carnavalier, pour vous mettre davantage à l’abri des voleurs d’images et d’âmes.

A ce titre, les carnavaliers autres que musiciens et techniciens peuvent aussi s’inscrire comme Artistes ou Figurants sur la même base (cf. adresse ci-dessus)

Et enfin nous poursuivrons la réflexion concernant l’aménagement de points relais, sur les parcours, dédiés aux prises de vues, donc des zones régulées par les organisateurs en matière de droit à l’image.

Tony Coco-Viloin

Responsable de la Commission du film au service

Culture de la Région Guadeloupe