Née en Martinique, Myriam Le Duff, aujourd’hui directrice adjointe à la Direction des affaires culturelles (DAC), y vit jusqu’à ses 20 ans. Elle s’absente de son île le temps d’un doctorat et depuis son retour, n’a cessé d’œuvrer pour le territoire, et ce, sur plusieurs fronts.

Une carrière, des expériences

« Je suis quelqu’un de discret ». C’est en ces termes que Myriam Le Duff commence par se présenter. En effet, c’est bien le plus discrètement du monde que Myriam, dans son parcours professionnel, s’est retrouvée aux premières loges de la construction du territoire. Enseignement supérieur, Intérieur, Equipement, Transition écologique et solidaire, cette femme, en est aujourd’hui à son cinquième ministère : la culture.

Son parcours commence par un DEUG à l’Université des Antilles et de la Guyane, et se poursuit en France avec un Doctorat en sciences économiques. « J’ai choisi l’économie car je trouvais que c’était un domaine qui ouvrait l’esprit. » En fin de thèse, Myriam Le Duff se voit proposer un poste d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’UAG.

Ainsi s’opère son retour au pays, à l’heure où l’on ne cherchait pas encore à donner de nom à cette démarche, et qui représente plutôt une simple envie de travailler, vivre et s’épanouir chez elle. « On entend souvent qu’il n’y a rien à faire ici, mais moi j’ai eu la chance de faire quasiment toute ma carrière en Martinique. On a un territoire magnifique sur lequel il y a énormément de choses à développer. »

« Richesse insoupçonnée »

Cette expression, Myriam l’emploie pour évoquer la Martinique et le secteur de la culture qui la plonge directement dans cette « richesse insoupçonnée ». À chaque ministère
son expérience, mais Myriam avoue avoir un intérêt prononcé pour la culture, qui lui a été transmis par son père, qui pendant longtemps a été administrateur de l’Office de la culture du Lamentin.

« Depuis que je travaille dans ce domaine, nous avons traversé une crise mémorielle, une crise identitaire…». Plus que jamais, c’est l’occasion de mettre en avant l’identité culturelle de la Martinique. À l’instar de Guillaume Apollinaire « il est grand temps de rallumer les étoiles », pour créer un monde plus lumineux. Parmi ses fiertés, celle de constater que la culture martiniquaise dépasse nos frontières et a récemment vogué une nouvelle fois par- delà l’océan, pour poser son ancre en Roumanie, à l’occasion d’une exposition sur Louis Laouchez.

Myriam Le Duff © Jean-Albert Coopmann
Myriam Le Duff © Jean-Albert Coopmann

Point d’équilibre

Avec les passages au sein des différents ministères, Myriam dessine une carrière qui lui ressemble. Des changements de cap que la Martiniquaise prend avec philosophie, car « qui ne tente rien, n’a rien », et qui, face aux appréhensions que peuvent faire naître tout changement, préfère évoquer l’audace : « j’y vais justement parce que je ne connais pas. Il ne faut pas avoir peur de se tromper ».

Mais les choix ne sont pas que professionnels et dans la vie d’une femme, comme elle le rappelle, les choix se font régulièrement de façon à trouver un équilibre entre la vie familiale, personnelle et professionnelle. Mère de deux adolescents, Myriam confie que sa soupape de décompression est le sport.

La Martiniquaise aime aussi s’inspirer du principe de Peter, une philosophie de vie : « au fur et à mesure que vous montez dans les échelons, vous finissez par atteindre votre niveau d’incompétence si vous ne faites pas l’effort de mettre à niveau vos compétences… Il faut donc continuer à se former, chercher à progresser, à s’améliorer dans un monde en constante évolution. Pour tout simplement se sentir bien dans ce que l’on fait ».


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.