Enfant, elle rêvait d’être ambassadrice. Aujourd’hui, Amandine Pinto est le porte-voix de toute une génération qui entreprend à l’interface entre les Caraïbes et l’Afrique.

Voir grand et loin

« Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont embarquée dans le développement de leur entreprise de commerce et marketing. Mes grand-parents avaient aussi une station- service que je gérais toutes les semaines avec eux. J’ai toujours été en contact avec du public » nous répond Amandine Pinto quand on l’interroge sur la genèse de ses ambitions et son leadership naturel.

Ainsi le goût du travail lui a été transmis par l’exemple. Une valeur familiale pour une jeune fille qui, très vite apprend à voir grand en dehors des frontières de la Martinique. Le goût des autres aussi, très certainement, car seul, on avance peu. Or Amandine Pinto voit aussi loin que grand.

Un pont entre l’histoire et l’avenir

À 16 ans, la lecture des œuvres de Frantz Fanon et Aimé Césaire éveille son désir d’approcher le continent africain. Au départ, elle songe à devenir ambassadrice, apprend l’arabe littéraire, qu’elle écrit, lit et parle. Puis en obtenant un double-diplôme en commerce international, elle découvre son potentiel dans les secteurs de l’entrepreneuriat, du numérique et du financement de projets. Des qualités qu’elle met au service de la croissance d’acteurs économiques en les accompagnant dans leur innovation digitale et financière aussi bien en Afrique que dans les Caraïbes.

Je crois vraiment que chaque fois qu’une femme réussit, elle permet à une autre femme de réussir.

D’une vision claire se dessine une carrière pour Amandine Pinto

Guidée par la volonté d’œuvrer à l’émergence d’une puissance financière et politique afro-caribéenne, elle s’investit dans chacun de ses projets pour créer un pont entre ces territoires. Le dernier en date : « La Caraïbe investit. » La finance est un secteur clé pour Amandine car elle offre la liberté d’entreprendre et de réussir, en témoigne son CV et son dernier poste, directrice de la French Tech Martinique.

À l’âge de 18 ans, elle était déjà auto-entrepreneure. À 23 ans, elle crée Dira Partners au Sénégal, dédié à l’accompagnement de start-up, puis Yama Hub, spécialisé dans la création de programmes économiques via l’entrepreneuriat. Co-fondatrice de l’association Martinique Luxury dédiée à la filière haut de gamme, Amandine vise l’excellence pour son île.

A l’étonnement que suscite sa carrière débutée si jeune, elle répond : « je crois que j’aurais traversé les mêmes écueils si j’avais commencé plus tard. Cependant, je gère beaucoup mieux la pression aujourd’hui, je suis devenue très organisée », sourit-elle.

Saisir son destin

A tout juste 28 ans, Amandine Pinto sait qu’elle a encore beaucoup à offrir, sa carrière professionnelle ne la résume pas. Femme d’impact, elle est à elle-seule vectrice de transformation et d’accomplissement. Féministe résolue, le pouvoir, au sens politique s’inscrit chez elle dans son acception la plus noble, celle d’améliorer la vie des autres.

« Je crois vraiment que chaque fois qu’une femme réussit, elle permet à une autre femme de réussir. En tant que femme afro-caribéenne, l’empouvoirement via la réussite financière, économique, l’épanouissement familial, personnel et social est une liberté à rechercher pour créer » nous souffle-t-elle en provenance du Ghana où elle réside à mi-temps avec la Martinique.


Retrouvez cet article dans le hors-série Portraits Martinique n°2, édition 2024.