Une école de commerce en Guadeloupe ? Une réalité dès le mois de mai avec l’ouverture d’un campus ESG à Jarry. Au programme : Bachelors et Masters pour les jeunes adultes et Executive MBA à destination des professionnels en formation continue. Découverte.

Texte Sarah Balay – Photos Lou Denim

Nous parlons de nouveauté, mais l’école ESG (École supérieure de gestion) était déjà présente il y a 15 ans en Guadeloupe… Racontez-nous.

Jérémy Huget, directeur régional ESG : J’ai fondé et géré le centre de formation continue, ConFor-PME, basé à Jarry/Baie-Mahault, entre 2007 et 2020. Nous proposions des cursus dans les domaines du commerce, de la gestion, du management, de la finance, des ressources humaines, de la logistique, etc. En 2009, nous avions déjà développé un partenariat avec l’école de commerce ESG pour proposer localement aux cadres dirigeants des formations de haut niveau. Entre 2009 et 2019, plus d’une centaine de dirigeants sont passés par nous, via trois MBA spécialisés en gestion des ressources humaines, contrôle de gestion et gestion commerce marketing. Ils sont aujourd’hui en poste dans de grandes entreprises locales. Malheureusement, la crise sanitaire du covid-19 m’a contraint à vendre ConFor-PME en 2020. Quatre ans plus tard, une nouvelle dynamique est en marche. Le défi d’ouvrir un campus à Jarry est porté par trois co-fondateurs et associés, tous trois diplômés de l’ESG en Guadeloupe : Jean-Luc Péan, actuel chef comptable à CMA-GCM, Gilles Marie-Louise, directeur commercial chez Mercedes et moi-même.

Pourquoi avoir choisi cette école précisément ? 

Nous avons volontairement choisi l’ESG, car cette école dispose d’un bon classement, d’une grande ancienneté (50 ans), d’un immense réseau d’anciens (50 000 diplômés) et de son rattachement au groupe Galileo Global Education, leader mondial de l’enseignement supérieur. Même si elle ne figure pas parmi la liste des écoles élitistes comme HEC, ESSEC, ESCP…, davantage destinées à former les cadres des grandes entreprises (dont les sièges sont sur Paris ou dans les grandes mégalopoles mondiales), l’ESG a l’avantage d’être en cohérence avec le tissu économique local essentiellement constitué de petites et moyennes entreprises. Notre préoccupation principale est de répondre aux besoins du territoire.

L’ESG mise sur un lancement effectif au mois de juin. À quoi va ressembler le campus ?

Nos locaux de 600 m², prévus pour être inaugurés en avril, sont situés en plein cœur de Jarry. Ils seront flambants neufs et pourront accueillir jusqu’à 80 personnes simultanément, soit 240 étudiants par mois. Les apprenants bénéficieront de salles de cours limitées à 16 personnes, d’un mobilier ultra moderne, avec des écrans géants tactiles, sans oublier une cafétéria new design. Le campus se veut propice aux rencontres et aux échanges, il favorise la proximité.

Quelles sont les formations proposées et à qui sont-elles destinées ?

Les formations, dispensées en présentiel, sont identiques à celles proposées par les 12 autres campus nationaux. Elles sont destinées à des professionnels en formation continue et à des jeunes adultes titulaires d’un Bac +2 (ou titre professionnel de niveau 5) dans les domaines du commerce, du management et de la gestion. L’école propose des Bachelors (Bac +3) et des Mastères (Bac +5) en alternance ou au besoin en formation initiale. Les apprenants ont le choix entre dix spécialisations : gestion des ressources humaines, gestion comptable, gestion financière, gestion commerciale, gestion marketing, banque-assurance, immobilier, développement durable, tourisme et management du sport. L’équipe pédagogique est composée d’une cinquantaine d’enseignants dont la grande majorité est issue du monde professionnel local. Nous recrutons d’ailleurs encore des formateurs et espérons de nouvelles candidatures. Les diplômes sont rattachés à des titres professionnels de niveau 6 et 7, tous inscrits au répertoire national des certifications professionnelles.

Lire Aussi | Les nouveaux métiers ont-ils leur place aux Antilles-Guyane ? 

Soucieux de favoriser l’insertion, vous encourager les apprenants à opter pour l’alternance …

Oui, en effet. Il est bien plus perspicace de faire le choix de l’alternance (une semaine de cours, puis deux semaines en entreprise), via un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation. Ainsi, l’étudiant bénéficie d’une formation intégralement financée (800 euros par mois pour la formation initiale), car prise en charge par l’OPCO (1) de l’entreprise d’accueil. Il bénéficie également d’un salaire et d’une expérience professionnelle non négligeable. Nous visons donc 90 % d’alternants. Pour y parvenir, un service, entièrement dédié à leur placement en entreprise, sera mis en place afin d’accompagner les apprenants et de s’assurer qu’ils soient à la hauteur.

Comment comptez-vous convaincre les entreprises de jouer le jeu ?

Nous sommes là pour rassurer les entreprises. D’abord parce que les apprenants sont sélectionnés à l’issue d’un examen d’entrée qui prévoit des QCM(2) et des entretiens du type « recrutement ». Nous privilégierons les profils ayant déjà suivi leurs deux années de BTS en alternance, afin qu’ils aient déjà de l’expérience en entreprise. Nous allons vérifier si le candidat a les compétences requises et les épaules assez larges pour travailler en entreprise. De plus, nous avons intégré à tous nos programmes des cours dédiés à la culture d’entreprise, au savoir-être des apprenants, à la remise en question, mais aussi au travail d’équipe, au comportement à adopter vis-à-vis des collaborateurs, des fournisseurs, des clients, etc. Prendre un étudiant en alternance, c’est aussi l’assurance d’avoir de la main d’œuvre locale, formée et motivée sur place, et à moindre coût (exonération de 100 % des charges sociales + aide mensuelle de l’État). Finalement, l’apprenti coûte entre 500 et 800 euros par mois à l’entreprise. La présence d’un étudiant en alternance peut soulager certains services support, notamment pour des tâches qui ne nécessitent pas une grande expérience.

En quoi l’arrivée de cette école est-elle un atout pour la Guadeloupe ? 

C’est une réelle opportunité pour le territoire. En termes d’égalité des chances surtout. L’ESG en Guadeloupe donne accès à des cursus jusqu’à maintenant réservés aux jeunes dont les familles avaient les moyens de financer des études dans l’Hexagone ou à l’étranger. Aujourd’hui, même les familles qui ont les ressources nécessaires peuvent choisir de garder leurs enfants en Guadeloupe pour les ancrer professionnellement sur le territoire. Une réelle alternative à la fuite des cerveaux.

(1) : OPCO : opérateur de compétence qui assure le financement de la formation professionnelle.

(2) QCM : questions à choix multiples

Lire Aussi | Orientation et Parcousup 

L’ESG en chiffres
Une quinzaine d’écoles réparties sur 12 grandes villes : Paris, Toulouse, Aix-en-Provence, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Strasbourg et Tours.
15 000 étudiants
50 000 diplômés
5 000 entreprises partenaires
11 filières

Galileo Global Education :
leader mondial de l’enseignement supérieur

Depuis 2015, les écoles ESG ont été rachetées par le groupe Galileo Global Education, premier groupe d’enseignement supérieur en France et en Europe. Ce dernier regroupe 61 écoles de référence (dont le Cours Florent et Paris School of business), 106 campus et plus de 200 000 étudiants répartis dans 18 pays, dont la moitié en France.
Ses domaines de prédilection ?
Arts et création, digital, business et santé.
Comment s’inscrire ? Pour les cadres et assimilés : Bachelor (Bac +3) et Executive MBA (Bac +5) : Jérémy Huget (jhuget@esg-guadeloupe.com).
Pour les jeunes adultes diplômés : Bachelors (Bac +3) et Mastères (Bac +5) : Emmanuel Volet (evolet@esg-guadeloupe.com).

ESG Campus de Guadeloupe
0590 300 400
esg.fr/ecole-guadeloupe
contact@esg-guadeloupe.com