Lancé en octobre 2021, le plan France 2030 est inédit par son ampleur. Nous avons rencontré Charlène Duquesnay, sous-préfète à la préfecture de La Trinité, en charge du développement économique, qui nous rappelle que nos entreprises locales sont de parfaites candidates. Entretien.

Texte Floriane Jean-Gilles – Photo Jean-Albert Coopmann

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Charlène Duquesnay, sous-préfète de La Trinité

Vous avez pris vos fonctions de sous-préfète à la préfecture de La Trinité le 22 juin 2022, quels sont les enjeux locaux et les problématiques du territoire qui se dessinent ?

Charlène Duquesnay : Initialement, j’exerçais mes fonctions sur deux arrondissements : Saint-Pierre et La Trinité. Depuis l’arrivée de ma consœur, Amélie de Sousa, à la sous-préfecture de Saint-Pierre, je représente uniquement l’arrondissement de La Trinité. Les enjeux sont nombreux, car c’est un territoire qui est en plein développement. Nous sommes, selon moi, à une période charnière en termes de développement économique et durable. Nous nous attachons également à traiter les enjeux nationaux, tels que le recul du trait de côte et la gestion des décharges littorales, avec une acuité particulière sur notre territoire.

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Vous êtes également chargée du développement économique, quels sont les plans d’investissements accessibles à nos entreprises locales ?

C’est en effet une mission qui m’est dévolue au niveau de la préfecture. Je travaille en collaboration avec une chargée de mission, à Fort-de-France. Il existe plusieurs plans d’investissements nationaux auxquels les entreprises du territoire peuvent se porter candidates via des appels à projet ou des appels à manifestation d’intérêt. Le plan France 2030 représente une enveloppe de 54 milliards d’euros au niveau national. L’objectif est de booster l’innovation et de réindustrialiser le pays. Nous nous attachons à territorialiser les objectifs afin qu’ils aient du sens pour nos entreprises, les problématiques telles que le développement durable, la promotion d’une alimentation saine, l’agro transformation ou encore l’eau et l’assainissement en sont quelques exemples. En Martinique, nous comptons 22 lauréats du plan France 2030, pour un total de 20 millions d’euros d’aide. D’autres plans, plus spécifiques, sont également accessibles tels que France 2030 régionalisé (5,4 millions d’euros partagés à parts égales entre l’État et la CTM), Destination France pour le tourisme (1,9 milliard d’euros à l’échelle nationale) et territoire d’industrie qui accompagne les projets industriels sur le territoire. Au sein de ce programme, ce sont 100 millions d’euros qui seront déployés cette année dans le cadre du Fonds vert qui vise à stimuler la transition écologique.

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Comment accompagnez-vous les entreprises dans ces démarches à la préfecture de la Trinité ?

Notre mission consiste à écouter le porteur de projet afin de l’orienter vers l’accompagnement et le financement adéquats, et ce jusqu’au dépôt du dossier. Ce sont généralement des démarches administratives assez lourdes, l’idée est de faciliter le parcours des candidats. Si le porteur de projet est lauréat, nous reprenons alors le dossier et réunissons les services de l’État compétents, c’est ce que l’on appelle, dans notre jargon, la revue d’accélération. C’est un cercle vertueux car cela peut générer la création d’emplois. À titre d’exemple, l’école supérieure des arts visuels numériques, Parallel 14, lauréat du plan France 2030, a ainsi la volonté de développer l’enseignement à distance et d’ouvrir une école en Guadeloupe puis en Guyane.

En Martinique, nous comptons 22 lauréats du plan France 2030, pour un total de 22 millions d’euros d’aide !

Charlène Duquesnay, sous-préfète de La Trinité

Quels sont les secteurs d’activité les plus porteurs pour l’avenir ?

Tout ce qui a trait à l’agro transformation et, au-delà à une alimentation saine et durable. La question de l’autosuffisance alimentaire est un enjeu crucial ; d’ailleurs de nombreux acteurs s’en saisissent. Nous comptons, par exemple, le PARM parmi les lauréats. Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire une agriculture qui innove. Je constate qu’il y a aussi une vraie dynamique autour de l’économie circulaire et de la valorisation de nos ressources. Il y a, en Martinique, un réel besoin d’ingénierie et de structurer les filières pour permettre aux jeunes entreprises de se développer pleinement, en revanche le fait de travailler en réseau est une tendance qui s’amorce.

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