Après avoir pris le pouls, toute l’année, des ambitions, des défis et des accomplissements des acteurs locaux, nous vous livrons notre sélection : 45 projets, initiatives et entreprises qui font de nos territoires des sociétés plus attractives, plus désirables, qui nous rendent optimistes et fiers, et plus important, qui dessinent dans les esprits, les cœurs et les business plan l’avenir de nos territoires.

Texte Alix Delmas, Floriane Jean-Gilles, Sarah Balay, Yva Gelin

1. Coup de cœur Quitter l’Hexagone pour étudier en Martinique

Cette année, 7 jeunes bacheliers originaires de Marseille, Lyon, Paris, Brive-la-Gaillarde ou Perpignan sont venus s’installer à Fort-de-France pour démarrer leurs études supérieures ! Ils forment avec 15  Martiniquais et une Guyanaise la première promotion de l’INSA Martinique, au sein du lycée Schœlcher. Une rentrée historique qui a inversé, même à une toute petite échelle, les flux naturels d’étudiants.

2. Le RSMA, “N°1 de l’insertion socio-professionnelle”

Le régiment du service militaire adapté (RSMA) apporte depuis 1961 une réponse ciblée à l’exclusion, au chômage, à la désocialisation et à l’illettrisme dans les Outre-Mer. Au total, en Guyane, plus de 45 000 volontaires ont été pris en charge depuis sa création. Avec un taux d’insertion particulièrement élevé puisqu’il atteint les 85 % ! Des évolutions sont attendues : la création d’une fondation afin de pouvoir prolonger l’accompagnement après la fin du stage au-delà des six mois actuels ; une montée en puissance progressive des capacités d’accueil afin d’accueillir, d’ici à 4 ans, 100 à 150 jeunes de plus.

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3. Étudier ici, conquérir le monde

À l’image du jeune martiniquais Larry Lamartinière, directeur de l’Alliance Française en Arabie Saoudite, son poste à l’international est le fruit d’un parcours à la fois européen et caribéen, il témoigne : « Nous avons plusieurs formations interrégionales très qualitatives dans les Caraïbes. Je pense en premier, à la formation que j’ai pu moi-même suivre à Science Po Bordeaux. C’était un parcours sur les relations internationales dans les Caraïbes, en partenariat avec l’Université des Antilles en Martinique, l’Université de West Indies en Jamaïque et l’IEP de Bordeaux. Les projets de dispositifs Erasmus Caraïbes aident aussi fortement au développement de ces échanges, notamment en proposant des formations entre l’université des Antilles et d’autres universités caribéennes ».

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4. En Amazonie, les universités se rapprochent

Avec la prise de conscience des problématiques communes liées à un territoire partagé telles que la protection de l’environnement, la transition énergétique, la construction durable ou encore la biodiversité, se dessine à l’échelle de la Guyane et de ses voisins l’idée d’une cohésion des infrastructures de l’enseignement supérieur pour permettre l’accélération de la recherche de solutions et d’innovations pour y répondre. Laurent Linguet, président de l’université de Guyane parle de devenir un « hub international » où vont se faire des échanges de chercheurs, étudiants, d’enseignants venant de tous les pays du monde. Concrètement ? Sont prévus la création d’un Collège doctoral amazonien comme pôle d’excellence sur la valorisation de la biodiversité et d’un Institut amazonien de la biodiversité et de l’innovation durable (AIBSI), ainsi que des publications communes pour des travaux issus d’une coopération des différentes bibliothèques universitaires de la région (Université du Surinam ADEKUS, université du Guyana (UoG) et Université fédérale de l’Amapa (UNIFAP).

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5. Musique pour tous

Concert Démos Guadeloupe

L’éducation, c’est aussi l’art. La Guadeloupe, en partenariat avec la Philharmonie de Paris, s’assure depuis 2017 qu’une sélection de jeunes âgés de 7 à 12 aura accès à la musique, au chant et à la danse. Démos Guadeloupe Cap excellence sélectionne les enfants qui pour des raisons diverses ne peuvent bénéficier d’une éducation artistique.  Concentré principalement autour des quartiers de la ville des Abymes, de Pointe-à-Pitre et de Baie-Mahault, le programme a, cette année, accueillit 112 jeunes répartis dans 7 quartiers organisés en orchestres. Au-delà de l’apprentissage artistique, le programme permet aussi et avant tout aux enfants de créer du lien et de pratiquer les valeurs du vivre ensemble à travers la musique.

6. Une pépinière d’artistes

Créé en 1984 sous l’impulsion d’Aimé Césaire, le Campus caraïbéen des arts est la seule école supérieure d’art des Antilles-Guyane. L’établissement propose un cursus diplômant, reconnu par le ministère de la Culture, dans le domaine des arts visuels et offre des perspectives de formation à l’international par le biais de voyages d’études. Le campus fêtera son 40e anniversaire en 2024, l’occasion d’inaugurer sa galerie-école, une extension de l’établissement d’origine, lieu de formation aux métiers de l’art et de la culture. Le Campus caraïbéen des arts travaille également à une programmation dans le cadre de la prochaine BIAC de Martinique et de la 60e Biennale de Venise puisque le pavillon français sera représenté par Julien Creuzet, un ancien élève de l’école.

7. S’exporter

3 CHOSES À SAVOIR

1 – Seules 5 % d’entreprises antillo-guyanaises franchissent le pas de l’exportation. Les nouvelles sont majoritairement de petites structures de 1 à 10 salariés. Parmi les secteurs d’activité, on retrouve : le commerce de produits de niche à forte valeur ajoutée (chocolat d’exception, vanille, curcuma, cosmétiques ou produits (phyto-santé issus de la pharmacopée locale), la tech, l’innovation, le conseil et le bâti tropical (expertise et matériaux).

2 – Depuis peu, une orientation importante se dessine vers l’Afrique. « Les Africains semblent avoir tendance à vouloir commercer plus facilement avec une entreprise française dont le patron est antillais qu’avec une entreprise basée dans l’Hexagone », souligne Joann Remaud, directeur du réseau Outre-mer chez Business France.

3 – Des programmes d’accompagnement et des événements existent pour faciliter les démarches vers l’export, notamment par le collectif coopération export Martinique (CCEM), la BPI France et les chambres de commerces et d’industrie (Team France Export). 

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8. Hotspot mondial

En Martinique, le conservatoire botanique national de Martinique est le second à être créé en outre-mer. Composé de botanistes et écologues, il s’attache à inventorier, conserver, cartographier, protéger et faire connaître un patrimoine végétal unique au monde : 1 600 espèces indigènes, 167 espèces endémiques des petites Antilles et 37 espèces endémiques strictes (de Martinique exclusivement).

Equipe du conservatoire botanique national de Martinique

Avec Sylvie Gustave-dit-Duflot comme présidente du conseil d’administration, L’ARB-IG, première agence régionale de la biodiversité en Outre-mer, coordonne l’ensemble des acteurs de la biodiversité. En 2012 et 2015, les deux dernières explorations océanographiques avaient identifié 282 nouvelles espèces. Une exploration océanographique et terrestre de septembre à novembre 2024 dans les îles du sud (Les Saintes, Marie-Galante, la Désirade et Petite-Terre) viendra compléter la caractérisation de nos richesses.

9. Le laboratoire du Jardin Créole

La pharmacopée ultramarine reconnue sur la scène mondiale ? Pari tenu pour le laboratoire Phytobôkaz qui a déposé en 2022 un brevet pour son extrait d’herbe à pic. La plante agit comme un inhibiteur sur la DHODH (dihydroorotate déshydrogénase) empêchant tout virus à ARN, dont la COVID-19, de se multiplier. 

Dr Henry-Joseph

Et les recherches du laboratoire ne s’arrêtent pas là ! Soucieux de développer des produits à faible empreinte carbone et de sortir de la pétrochimie, les ingénieurs en recherche-développement travaillent actuellement sur des colorations naturelles pour cheveux, des teintures pour vêtements, des colorants alimentaires et même des peintures pour les artistes afin de mettre en valeur l’or bleu de Guadeloupe, l’indigo suffruticosa. Un modèle de valorisation de notre biodiversité.

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10. Maravilla : des cosmétiques fabriqués main

Solèy, relax, cicat, tonik, apaiz, gomaj… Des produits à la résonance créole et à la composition 100 % locale. À la vente en ligne, en boutique (Pointe-à-Pitre), en pharmacie et dans les magasins spécialisés, les cosmétiques naturels de la marque Maravilla ont allongé, en 2023, la liste des soins made in Antilles. Dans leur laboratoire de Petit-Bourg, autonome en eau et électricité, un couple de passionnés, Aude et Jean-Paul, élaborent l’ensemble des produits de la gamme à partir de la graine de calophyllum, grand arbre tropical qui pousse dans leur domaine.

11. Coup de cœur Les collégiens en première ligne

En octobre et novembre, des classes de 3e et de 4e de Guadeloupe ont pu assister à la projection du film Animal réalisé par Cyril Dion. Ce long métrage d’1 h 45 traite de l’extinction des espèces animales à l’échelle planétaire. La projection était suivie de l’intervention de l’association Rézilyans 971 afin de faire le lien entre les problématiques abordées et nos territoires et d’échanger avec les élèves. Au total, les quatre projections organisées au ciné-théâtre du Lamentin ont rassemblé 1 160 élèves répartis sur 9 collèges du département. Une opération à succès à l’initiative de l’agence régionale de la biodiversité des Îles de Guadeloupe, en partenariat avec EWAG, le Département et avec le soutien du Rectorat, qui a permis d’ouvrir des discussions sur la biodiversité en Guadeloupe et de proposer un projet pédagogique autour de l’environnement à un grand nombre d’élèves. À renouveler !

12. À la pointe de la santé animale

Cowdriose. C’est le nom d’une maladie transmise par les tiques sur les ruminants et qui fait l’objet d’un programme de recherche de pointe entre le Cirad de Guadeloupe et le département d’agriculture des États-Unis (USDA). Vous n’y pensiez peut-être pas mais la Guadeloupe a un rôle clef dans le travail d’anticipation de l’émergence des nouvelles maladies infectieuses. Un enjeu d’autant plus fort que cette maladie pourrait impacter l’élevage local. Des recherches qui pourraient s’avérer particulièrement utiles en Afrique sub-saharienne et le reste de la Caraïbe et qui viendront compléter les connaissances sur l’émergence des nouvelles maladies infectieuses bactériennes.

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13. Un réseau pour la bioéconomie

Accélérer la bioéconomie, valoriser les bioressources de Martinique… Voilà de quoi se charge le réseau de coopération du PARM appelé BIO-R. Élu lauréat de l’appel à projet du Programme Plan Innovation Outre-mer (PIOM) de France 2030, le projet travaillera au développement de biostimulants à base de fruit à pain, l’étude de plantes aromatiques et médicinales (PAMs) avec pour but de produire une base de référence pour la connaissance des PAMs. Parmi les partenaires de ce réseau se trouvent le CIRAD de Martinique, la chambre d’agriculture de Martinique, l’Institut technique tropical du végétal (IT2), l’INRAE du centre régional Antilles Guyane, ou encore le pôle de compétitivité qualitropic de la Réunion.

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14. Le premier pôle associatif de Guyane

Ouvert fin 2022, en plein cœur de Cayenne, il accueille sur 1 600 m2 une vingtaine d’associations guyanaises exerçant dans les domaines de l’insertion, la formation, la culture, le sport et les loisirs. Propriété du groupement économique solidaire APROSEP, l’Accordeur a vocation à rapprocher les acteurs de l’économie sociale et solidaire : « Pour bien travailler ensemble, il faut des lieux pour se réunir, se connaître, se faire confiance », explique Jean-David Poquet, son directeur. 

L'accordeur en Guyane

Doublement symbolique, le nom donné au bâtiment évoque bien sûr l’idée « d’accorder » les projets associatifs mais c’est aussi un hommage à Paulin Félix, un musicien et accordeur de pianos très engagé au sein du milieu associatif guyanais, notamment dans le handi-sport. Des afterworks, conférences et ateliers sont organisés régulièrement. Pour être au courant des programmes : inscription sur le groupe Whatsapp au 0694 405 240.

15. Un « MAKERSPACE » unique en Guadeloupe

Cédric Coco-Viloin et Amandine Ascensio, créateur du Smart Island Makerspace en Guadeloupe

Cédric Coco-Viloin, ingénieur informatique et Amandine Ascencio, journaliste ont fondé l’association Smart Island en 2018. Ce couple audacieux a investi en 2020, un espace partagé de 250 m2 dans la campagne de Petit-Bourg à Daubin : « un tiers-lieu ouvert où tout un chacun peut venir apprendre, fabriquer, réfléchir, échanger autour de solutions innovantes et écoresponsables. Les visiteurs ont à leur disposition des outils traditionnels pour du bricolage classique, mais aussi des outils numériques performants comme une imprimante 3D, brodeuse numérique ou découpeuse laser ». L’ambition de ce nouvel espace d’innovations collaboratif : « l’émergence de projets qui vont dans le sens de la résilience territoriale », un lieu où se crée du lien, où fusent les idées pour des lendemains meilleurs. Démonstrations, sessions de formation et ateliers sont régulièrement organisés sur place. Smart Island Makerspace ou comment, sans tarder, passer du concept général de résilience au concret.

16. La communauté thérapeutique « YEPI MANKANDRA » 

Il s’agit de la première structure de ce type en France car elle permet aux femmes souffrant d’addictions aux produits psycho actifs (crack, cocaïne, alcool, cannabis) de venir avec leurs enfants. Ouverte en janvier 2022, dotée d’une capacité d’accueil de 20 places pour les femmes et 15 places pour les enfants, elle offre un endroit sécurisé pour toutes celles blessées par la vie qui ont en commun, la volonté de s’en sortir. Au milieu du village d’Awala-Yalimapo, situé dans le nord-ouest de la Guyane, dans un bâtiment à ossature bois, décoré de grandes fresques murales, une équipe pluridisciplinaire veille à leur reconstruction sur le chemin de l’abstinence.

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17. Coup de cœur MEDIBOX, une solution alternative aux EHPAD*

Vanessah Machire, conceptrice de Medibox

En 2040, les Antilles seront une des zones les plus âgées de France avec 1 sénior sur 5 en situation de dépendance. Face à cet enjeu, toutes les initiatives sont bonnes à prendre. Retenons celle de Vanessah Machire, conceptrice de Medibox, une solution d’habitat sénior alternatif. Le principe : aménager un container maritime en 6 semaines pour le transformer en un logement indépendant de 20 m2, climatisé, meublé, entièrement équipé, compatible PMR (personne à mobilité réduite). Une maisonnette, pouvant être médicalisée, à installer en quelques heures dans le jardin de la famille. Un bon moyen de recréer du lien familial tout en maîtrisant son budget.

 *EHPAD : établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes.

18. Des podcasts pour accompagner la transition écologique

Quoi de plus pertinent qu’un podcast pour sensibiliser le grand public aux enjeux climatiques et environnementaux de nos territoires ? En donnant la parole à des interlocuteurs spécialisés, Ré-Génération Caraïbes, la Grenouille et Issue de Secours rencontrent un véritable succès d’audience. Loin d’être alarmistes et anxiogènes, ces rendez-vous dynamiques et documentés sont surtout plébiscités pour leur engagement à valoriser les solutions et initiatives existantes.

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19. Une plateforme pour bien construire 

Le monde du BTP se dit souvent en manque de professionnels experts dans leur domaine, aux faits des techniques et matériaux divers. La plateforme Pergola prend les devants pour la construction de bâtiments durables et met à disposition des professionnels du secteur des ressources en lien avec la construction et la rénovation durable pour les territoires d’outre-mer.

20. Coup de cœur Fwikasé A Pawol : la chlordécone en question

Parler de la chlordécone autrement ? C’est le pari lancé par l’IREPS à l’origine d’un tout nouveau concept. Depuis le mois d’octobre, l’Instance d’éducation et de promotion de la santé a investi les plateformes d’écoute avec un podcast FAP, Fwikasé A Pawol, entièrement consacré à la question de la chlordécone. Depuis plusieurs années déjà ce pesticide, considéré comme toxique, utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993, fait l’objet de nombreuses polémiques. Inscrit dans le programme TITIRI, qui informe sur les produits alimentaires touchés par la chlordécone, FAP a pour ambition « d’apporter un nouveau regard sur le sujet et démontrer qu’ensemble, on peut agir ». À chaque épisode (sept au total qui durent entre 37 et 60 minutes), Stéphanie Melyon-Reinette, sociologue et artiste, reçoit deux invités, non pas des experts scientifiques mais des journalistes, artistes, ingénieurs, politistes, ouvriers, écologues, etc. Des moments de partage uniques, conçus dans la bienveillance et la justesse.

21. Up’Agro : un hub pour favoriser l’agro-transformation

Dans quelques mois, la zone d’activité économique de Choco-Choisy à Saint-Joseph accueillera la première pépinière d’entreprises en agro-transformation. Ce projet porté par la Technopole Martinique présente trois grands avantages pour les futurs locataires : espaces et équipements à des loyers attractifs (à partir de 18 euros/m2/mois), une maintenance et un entretien assurés par les services de la CACEM* et un accompagnement personnalisé (organisation de la production, comptabilité, ressources humaines, innovation et écoresponsabilité).

*CACEM : communauté d’agglomération de centre de la Martinique.

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22. Le Village by CA, accélérateur de l’innovation

Lieu d’innovation et de projection pluridisciplinaire, le Village est une pépinière d’entreprises en phase de croissance ou de développement. C’est un accélérateur, à ne pas confondre avec l’incubateur qui, lui, concerne les entrepreneurs cherchant à concrétiser leur idée. Depuis son implantation en 2020 à Fort-de-France et aux Abymes, Le Village a suivi plus de 40 startups.  Cette année, Myditek et Tootila, deux entreprises du réseau Guadeloupe, font partie des lauréats du French Tech 120 qui récompense les 120 startups françaises les plus performantes.

23. I-Nova cible les chefs d’entreprise de demain

Avec la technopole I-Nova, le Conseil régional entend développer un véritable écosystème autour des acteurs de l’innovation sur l’archipel. Présidée par Sébastien Luissaint (fondateur de Myditek, entreprise spécialisée dans l’agro-technologie), l’association I-Nova est notamment attendue pour promouvoir la Guadeloupe comme terre d’innovations et d’expérimentations en contexte insulaire et tropical, au niveau local, national et à l’international.

24. GDI, opérateur d’innovation.

Après avoir été chef de file du projet CIBIG (Centre d’ingénierie bio-inspirée de Guyane) dans le cadre du « plan Innovation Outre-mer » de France 2030, l’agence régionale Guyane développement innovation (GDI) travaille sur des méthodes pédagogiques autour de la pêche et de l’aquaculture (AquaBlueEdu)

25. SMARTBIOTIC, lutter contre l’antibiorésistance

« La résistance aux antibiotiques engendre une mauvaise prescription antibiotique. Une mauvaise prescription amplifie la résistance aux antibiotiques. Ce cercle vicieux tue déjà une personne toutes les 6 secondes. » Pour Mathieu Raad, médecin anesthésiste réanimateur, exerçant en Martinique, cette situation n’a que trop duré. Fin 2021, il fonde Smartbiotic, une application qui permet aux médecins de prescrire le traitement antibiotique le mieux adapté à son patient en cas d’infection grâce à des informations cliniques sur l’environnement bactérien actuel sur son territoire. « Par exemple, les bactéries responsables des infections urinaires vont présenter des différences majeures entre l’Hexagone et la Martinique », explique le médecin. Le traitement doit donc être adapté. Cette startup en pleine expansion, a d’ailleurs remporté le prix Start du concours innovation Outre-Mer en 2022. Elle commence à diffuser ses solutions au Canada et à aborder le marché américain avec des contacts avec trois CHU.

26. CLIKODOC atteint les 700 000 utilisateurs

Créée il y a 5 ans et hébergée au Village by CA, Clikodoc continue de se déployer. Devenue la première plateforme de prise de rendez-vous médical aux Antilles, elle compte, à ce jour, près de 700 000 utilisateurs dont 75 % aux Antilles. Les 25 % restants sont répartis sur la Réunion, la Guyane, l’Hexagone et l’étranger. Plus de 500 professionnels de santé, médecins et paramédicaux, ont rejoint la plateforme et 2,5 millions de rendez-vous ont été pris en ligne depuis le lancement en 2017 dont plus de 750 000 en 2023.

27. LAE SANTÉ sécurise le retour des patients à domicile

Utiliser les nouvelles technologies pour améliorer les soins est devenu le crédo de plusieurs startups. C’est le cas de LAE (logistique ambulatoire express) Santé. Une application innovante à destination des structures et professionnels de santé. Son but ? Simplifier et sécuriser le parcours de soin des patients à leur sortie d’hospitalisation en mobilisant les besoins logistiques et humains. La directrice, Laetitia Christophe, infirmière puis cadre de santé, a été sélectionnée pour être accompagnée dans le cadre de la 5e saison de Femmes entrepreneuses dispositif Orange digital Center.

28. Électricité décarbonée, la Guyane en tête de course

La Guyane est le territoire ultramarin le moins dépendant des énergies fossiles grâce à un important potentiel naturel d’énergies renouvelables. Malgré des contraintes, elle est en bonne voie pour relever le défi d’un mix 100 % renouvelables à l’horizon 2030.

Le système énergétique guyanais répond à des caractéristiques territoriales uniques. Alors que la population est majoritairement concentrée sur le littoral ; l’intérieur est recouvert à 95 % par la forêt et le climat y est équatorial. Tirant parti de ses spécificités, la Guyane est aujourd’hui la seule Zone non interconnectée (ZNI) au réseau métropolitain continental où la part des énergies renouvelables (EnR) dépasse 50 % dans le mix électrique. Et cette proportion ne fait qu’augmenter. « À l’horizon 2030, nous aurons certainement atteint l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables sur le réseau électrique. Nous aurons un mix électrique où Petit-Saut apportera toujours la majorité de l’énergie, complétée par davantage de photovoltaïque, davantage de biomasse solide, sans oublier les centrales au fil de l’eau. » Ingrid Hermiteau, directrice de l’ADEME Guyane.

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29. Une brique Made in Guyane

Issue des ressources locales naturelles (latérite, roche rouge riche en fer et en alumine), la Brique de Guyane est un produit durable et 100 % local. Très bon régulateur thermique, la terre permet de faire des économies d’énergie importantes. Basée à Mana, l’entreprise valorise le savoir-faire guyanais tout en créant de l’emploi (une trentaine de Guyanais). Une belle réussite qui rayonne désormais dans le monde puisque depuis un an l’entreprise exporte ses briques emboîtables dans l’Hexagone et vise prochainement l’Afrique et les Antilles.

30. Des panneaux isolants en bagasse

Emerwall est la création de 4 jeunes ingénieurs dont Valentin Lacroix, son directeur et Louis Frigaux, tous deux originaires des Antilles. Start-up implantée à la Martinique, elle est spécialisée dans la fabrication de panneaux isolants thermiques et acoustiques composés à 90 % de bagasses. Entourée de nombreux partenaires comme Action Logement, elle apporte une solution concrète à une problématique environnementale et accompagne l’évolution de la réglementation dans le secteur de la construction et de la rénovation de nos territoires.  

(Lauréat Prix Coup de cœur du public IOM 2022)

31. Un filtre à eau en fibre de coco

Développée par Procap, une solution entièrement naturelle composée d’un filtre en fibre de coco, appelée ECOFLO, permet de garantir la mise en service d’un dispositif d’assainissement non collectif 100 % écologique et naturel. Ou comment les entreprises industrielles ont un rôle à jouer en faveur du développement durable.

32. Les éco quartiers sortent de terre

Portée par le ministère de la Transition écologique, la démarche ÉcoQuartier s’applique de manière spécifique aux Antilles-Guyane. Ces projets d’aménagement, intégrant les enjeux et principes de la ville et des territoires durables, doivent, en effet, intégrer nos problématiques locales comme l’exposition aux risques naturels, le confort thermique, le vieillissement de la population, etc. En Martinique, l’écoquartier Bon Air à Fort-de-France, qui mise sur la mixité sociale, devrait voir le jour d’ici à 2030. L’écoquartier Grippon de Morne-à-l’Eau en Guadeloupe, prévoit 300 logements neufs HQE (haute qualité environnementale) et celui de la ZAC Hibiscus en Guyane, dont la livraison est annoncée en 2025, a entièrement intégré la problématique des inondations.

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33. Écrivains en herbe

Implanté en Martinique depuis 2014, puis en Guyane en 2019, Le Labo des histoires est une association nationale d’intérêt général qui propose des ateliers d’écriture gratuits aux jeunes de 6 à 25 ans. L’association fait appel à des intervenants professionnels qui œuvrent dans tous les champs de la création (auteurs, journalistes, scénaristes, chanteurs ou dramaturges) et s’adresse à des publics divers du milieu scolaire, associatif ou carcéral. Une façon ludique de redonner le goût des mots tout en favorisant l’estime de soi et l’esprit critique.

34. Sobriété et recyclage

L’association Zéro Déchet Martinique accompagne le collège Cassien Sainte-Claire, situé à Fort-de-France, dans une démarche inédite : être le 1er établissement sans poubelle ! La transition se met en place progressivement, à commencer par la gestion des déchets organiques de la cantine, qui représente 1/3 des déchets de l’établissement. Il est prévu que les membres d’un jardin partagé viennent collecter ces bio déchets à raison de 4 fois par semaine. Il s’agira ensuite de trouver des alternatives aux emballages individuels en partenariat avec le prestataire de la cantine et d’interdire les bouteilles en plastique en créant un avenant au règlement intérieur de l’école. À chaque année, ses actions : objectif poubelles vides en 2027 !

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35. Aménagement du territoire durable

Conception bioclimatique, maîtrise de l’énergie, énergies renouvelables, gestion de l’eau, matériaux durables… Les défis autour de l’habitat de demain sont énormes. En Guyane, Aquaa (actions pour une qualité urbaine et architecturale amazonienne) agit avec quatre principales ambitions : promouvoir le développement durable dans la construction, informer le public, favoriser l’émergence de pratiques locales adaptées et participer à un réseau entre centres de ressources et associations nationales.

36. Chacun son rôle

Permaculture, écoconstruction, récup’, recherche d’autonomie énergétique et alimentaire, etc. Voici quelques exemples d’alternatives durables expérimentées dans son « écolieu » par l’association Rézilyans 971, née en 2019 et basée au Helleux à Sainte-Anne. Son ambition :
fédérer la population, partager des retours d’expériences et apprendre à consommer autrement. « Nous avons tous un rôle à jouer »,  explique Fiona Roche, fondatrice et coordinatrice de l’association.

37. Cap sur la transition énergétique

Basée en Guadeloupe, Synergîles fédère, depuis 15 ans, l’ensemble des acteurs économiques, institutionnels et académiques. Elle accompagne, conseille, forme, diffuse la connaissance autour de la transition énergétique et écologique. Le pôle compte une soixantaine d’adhérents, basés ou ayant des activités en Guadeloupe, Martinique ou Guyane.

38. Coup de cœur L’art, les sandales et le développement 

Depuis 14 ans, au Kenya, l’association Ocean Sole récupère les chaussures délaissées sur les plages, les transforme et en fait des objets d’art qu’on retrouve désormais à la vente en Martinique grâce à la boutique en ligne terradeko.com. L’argent de chaque sculpture participe à des actions de réduction des inégalités mais aussi à des programmes de protection de l’environnement et des océans.

39. Fungi guadeloupéens

Avez-vous déjà mangé des pleurotes locales ? Question originalité culinaire et production locale, cette variété de champignons peut maintenant intégrer la liste des aliments à tester d’autant plus qu’elle est cultivée sur un substrat fait de bagasse de canne à sucre. 

40. Supermarché du Made in Martinique 

Produits frais ou transformés, les innovations culinaires à base de produits locaux sont souvent le fait de petites entreprises que, bien souvent, chacun finit par connaître grâce à la formidable efficacité du bouche-à-oreille. Sorte d’épicerie fine locale, le Kréyol Market réussit à centraliser tous ces produits locaux traditionnels et innovants. Situé au Robert, l’espace propose également vente et livraisons en ligne.

41. Une marque « péyi » officielle

Comment renforcer la consommation de fruits et légumes issus de l’agriculture locale et cultivés sur des sols sains ? En créant une marque unique : Moso tè la. Le concept soutenu par le ministère de l’Agriculture et porté par l’Iguaflhor, association interprofessionnelle des fruits et légumes et de l’horticulture, permet de voir des produits estampillés « Moso tè la »
depuis le mois de mai, répartis sur les dix points de vente.

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42. Les récompenses de l’année

Parce qu’il existe sur nos territoires une dynamique entrepreneuriale hors du commun par rapport à l’Hexagone, des initiatives privées et publiques viennent récompenser et valoriser la créativité ultramarine, et, par-là, encourager l’émergence de nouveaux projets. De juin à octobre, 4 concours ont récompensé 13 jeunes entreprises à hauteur de près de 100 000 euros de dotations au total (accompagnement et espace publicitaire), dans des domaines aussi variés que l’alimentation, la santé, les services, les énergies renouvelables ou la technologie.

Le prix du génie martiniquais est attribué par la Bourse Paille, dont la 3e édition s’est achevée le 7 juin. Ce concours porté par l’artiste Yoni Alpha, alias « Paille », s’attache à démontrer que la réussite professionnelle en Martinique est possible. Cette année, le jury a récompensé 4 projets qui mettent l’individu au centre de toutes les attentions.

Le prix de l’entrepreneuriat au féminin. Chaque année, pour le concours national Be a boss, deux porteuses de projet sont élues dans 5 territoires (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy). La finale régionale désigne les 2 lauréates qui iront défendre leur concept lors de la finale nationale, à Paris.

Le prix de l’agro-innovation est décerné par le PARM. Un concours de prestige qui encourage les initiatives locales dans le secteur de l’agro-alimentaire, à travers 4 catégories (Terroir, Nutrition & Santé, Plaisirs & Saveurs et Usages et Praticité) et le Prix des consommateurs.

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43. Coup de cœur Le prix de l’innovation 

Transition écologique, santé, agriculture, économie bleue… les chefs de file de l’innovation ultramarine étaient à l’honneur lors de la French Tech Night Outre-mer en octobre à Paris. La soirée clôturait la 8e édition des #IOMDays (Innovation Outremer) et cette année, Ewag fit partie des acteurs mis en lumière, en recevant le “prix de l’engagement” pour l’incroyable dispositif vidéo déployé sur 9 régions pour rencontrer les 32 finalistes (en 2 semaines pile). Toute l’équipe EWAG remercie l’équipe IOM et ses partenaires pour cette mise en lumière lors de l’événement. Everyday We Act For Good !

44. Les festivals qui cartonnent

« SXM festival », Saint-Martin

Un festival à visée internationale qui promeut la musique électro sur lequel peu d’îles sont positionnées. C’est le plus gros événement annuel de la partie française.

  • Tous les ans – mars – 5 jours
  • Festival de musique électronique
  • 5e édition en 2023 : 49 artistes
  • Jusqu’à 7 000 festivaliers/jour
  • Fondateur : Julien Arbia

« All Day in Music Festival », Le Moule, Guadeloupe

L’événement incontournable des grandes vacances en Guadeloupe.

  • Tous les ans – juillet – entre 2 et 3 jours
  • Rencontre de DJ et d’artistes locaux et internationaux
  • 7e édition en 2023 : 35 artistes
  • Jusqu’à 5 000 festivaliers/jour
  • Fondateurs : Arnaud Aubry, Patrice Benoist et Teddy Manço rejoints ensuite par Jeff Gochaye

« Wyhcella Beach Music and Art Festival », Kourou, Guyane

Un nouveau venu éco-responsable qui veut durer : des brigades de l’environnement pour sensibiliser à la protection de l’environnement et des restaurateurs engagés.

  • Tous les ans – juillet – 2 jours 
  • Rencontre de DJ et d’artistes locaux et internationaux
  • 2e édition en 2023 : 44 artistes
  • Jusqu’à 3 000 festivaliers/jour
  • Fondateurs : Audrey Formal et Yohan Wong Youk Hong

« Festival de la gastronomie », Saint-Martin

Un festival en ouverture de saison pour booster l’économie locale.

  • Tous les ans – novembre – 11 jours
  • 3e édition en 2023 : 40 restaurants partenaires, 12 chefs invités, 3 mixologues, 2 experts food-truck et 1 expert en BBQ venus de 6 pays.
  • Fondateur : Office du tourisme

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45. Coup de cœur 10 000 personnes à Terre de blues 

Créé en 2000, d’abord nommé « Créole Blues », le festival de Marie Galante devient « Terre de blues » en 2005. Il est fidèle à son idée première qui consiste à lier les 3 Saint-Louis : St Louis, célèbre fief du blues aux États-Unis dans les années 1930, Saint-Louis du Sénégal, symbole d’une ascendance africaine, et Saint-Louis de Marie-Galante, créole, qui se retrouvent autour de la musique qui naît de cette traversée. Après trois années d’absence pour cause sanitaire, la 21e édition a réuni plus de 10 000 personnes.